Copenhague en 2009, Cancun en 2010, Durban en 2011, Doha cette année… les conférences sur le changement climatique organisées par l'ONU se suivent pour faire avancer laborieusement la lutte contre le changement climatique. Doha ne semble pas attirer les regards du monde entier et pourtant, les 195 pays présents y discuteront l'avenir de la planète à partir de lundi. Europe1.fr fait le point sur les principaux dossiers qui seront abordés pendant deux semaines.
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Prolonger le protocole de Kyoto. Signé en 1997, le protocole de Kyoto est à ce jour l'unique instrument contraignant engageant les pays développés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.A Durban, la communauté internationale s'est entendue sur son prolongement. Tout reste cependant à définir, notamment sa durée : peut-être huit ans, mais les petits pays insulaires préfèreraient cinq, estimant que les objectifs de réduction des gaz à effet de serre sont déjà caducs. Surtout, qui signera ? Le Japon, le Canada, la Russie et la Nouvelle-Zélande ne veulent plus en faire partie. Les Etats-Unis se tiennent toujours à l'écart. Kyoto 2 devrait donc essentiellement concerner l'Union Européenne, la Suisse, la Norvège et l'Australie, soit environ 15% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Ce que la France attend de Doha. Serge Lepeltier, ambassadeur en charge des négociations sur le changement climatique estime que la France a un rôle très important à jouer à Doha.
Serge Lepeltier : « La France a un rôle très...par developpement-durableUn traité pour tous après 2020. Un nouveau système, plus ambitieux, doit être créé pour inclure les pays émergents et notamment la Chine, devenu le premier pollueur mondial et l'Inde le cinquième. Doha devra jeter les bases de cet accord qui doit être signé en 2015 pour entrer en vigueur en 2020. Les négociations promettent d'être difficiles : le Brésil, la Chine, l'Inde et l'Afrique du Sud ont prévenu cette semaine que Doha serait un échec si les pays riches ne s'engageaient pas à réduire davantage leurs propres émissions.
Financer les pays les plus vulnérables. A Copenhague, les pays développés se sont engagés à débloquer un "Fonds vert" de 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 pour aider les pays les plus pauvres et vulnérables à lutter contre le changement climatique et à s'adapter à ses effets. Doha devra servir à préciser ce mécanisme.
Les ONG, entre résignation et espoir. Entre les pays développés, dont les engagements "ne sont pas suffisamment ambitieux et ne sont pas toujours réalisés", et les pays en développement en manque de financement, le "manque de confiance mutuelle sera le talon d'Achille de la conférence de Doha", prévient l'organisation WWF. "Les dirigeants politiques ne sont absolument pas à la hauteur", estime, pour sa part, Christian Berdot, des "amis de la Terre". Il les accuse d'être "obnubilés par la crise financière". Cette crise, pourtant, "devrait être une opportunité", juge Greg Muttitt, représentant de Greenpeace à Doha : "en temps d'austérité, pourquoi les Etats continuent de subventionner le secteur pétrolier ? Ils le paieront financièrement et climatiquement.