L'INFO. La mort d'Abou Zeid, l'un des chefs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), n'a toujours pas été officiellement confirmée. Alors que le chef d'état major des armées, l'amiral Guillaud jugeait son décès "probable" lundi sur Europe 1, petit à petit les indices se multiplient. Paris Match diffuse ainsi mardi sur son site Internet une photo qui viendrait accréditer la thèse de sa mort. Le cliché sera publié sur deux pages dans l'hebdomadaire jeudi.
Nos confrères de Paris Match ont pu zoomer de très près la photo. Contactés par Europe 1, ils assurent que le visage d'Abou Zeid est reconnaissable, bien que déformé par une blessure très profonde à l'œil gauche. On peut également y voir sa barbe pointue noire et blanche et son chèche bleu sur la tête.
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L'histoire de la photo. Ce qui accrédite cette thèse, c'est l'histoire de cette photo. Elle a été prise samedi dernier par un colonel de l'armée tchadienne après plusieurs de combats très durs dans le massif des Ifoghas, dans le nord du Mali. Le journaliste tchadien, Abdelnasser Garboa était à leurs côtés, à moins de 2 kms. D'abord, il a entendu parler d'un important chef qui aurait préféré mourir en se faisant exploser avec ses hommes. Puis, on lui a montré cette photo. Et pas de doute pour lui, c'est bien Abou Zeid.
Une barbe "atypique". "La barbe d'Abou Zeid, elle est bien atypique. Abou Zeid a une barbe noire sur le côté et blanche au milieu. Sur ce point, c'est sûr, il n'y aucun problème", a affirmé Abdelnasser Garboa au micro d'Europe 1. "Dès que j'ai vu la photo, je n'avais aucun doute", a-t-il assuré. Et les officiers tchadiens étaient-ils eux aussi sûrs de l'identité d'Abou Zeid ? "Il y a un officier qui m'a remis la photo. C'est un colonel d'un groupement blindé. Il est sûr que c'est Abou Zeid", a-t-il renchéri.
Une photo avec Belmokhtar ? Mais il faut encore rester prudent. Puisqu'une autre version de cette même photo a été diffusée par Radio France Internationale (RFI). L'homme qui est présenté cette fois serait Mokhtar Belmokhtar, un autre chef djihadiste, responsable d'une prise d'otages sanguinaire en janvier sur le site gazier d'In Amenas en Algérie, et dont le sort reste lui aussi très incertain.
"Un faisceau d'indices". Le discours évolue du côté des autorités françaises. "On n'a pas été surpris", confie à Europe 1 une source bien informée qui penche pour l'hypothèse d'Abou Zeid. Ce cliché "alimente un faisceau d'indices" qui semble bien attester de la mort de chef islamiste, précise-t-il. "Mais on attend des éléments plus probants", ajoute cette source. En clair, le gouvernement français attend des tests ADN ou toute autre expertise scientifique qui permettrait d'avoir la certitude de la mort d'Abou Zeid.