La crise grecque est passée par là. Le parti conservateur d'Angela Merkel, pourtant bien positionné jusque-là, craint de recevoir une correction dimanche des électeurs furieux de l'aide apportée à la Grèce, dans un scrutin régional crucial pour l'action de son gouvernement à Berlin.
Valeur de test
Les bureaux de vote ont ouvert à 8h dans le Land le plus peuplé d'Allemagne, où le scrutin constitue un premier test six mois après la formation de la coalition gouvernementale entre la CDU/CSU d'Angela Merkel et les Libéraux du FDP.
Selon un sondage YouGov publié samedi dans le quotidien Bild, 21% des électeurs affirment que le soutien allemand à Athènes va influencer leur vote dimanche en Rhénanie du Nord-Westphalie, au nord ouest du pays. L’Allemagne a versé plus de 22 milliards d'euros sur trois ans à Athènes.
La chancelière conservatrice a été accusée d'avoir freiné le sauvetage de la Grèce dans l'espoir d'éviter son adoption avant cette élection pour ménager des citoyens peu enclins à la solidarité avec les Grecs.
La CDU pourrait perdre la majorité
Mais le véritable enjeu de ces élections se trouve à Berlin, au Parlement. En cas de défaite, la CDU, le parti de la chancelière, pourrait perdre sa majorité.
C'est donc un test grandeur pour les gouvernants à Berlin, comme l’explique Hélène Kohl, la correspondante d'Europe 1 en Allemagne :
L’élection en Rhénanie du Nord-Westphalie, l'Etat régional le plus peuplé d'Allemagne avec 18 millions d'habitants, est la première depuis l'arrivée au pouvoir en octobre 2009 de la coalition de centre-droite dirigée par Angela Merkel à Berlin.
Elle pourrait lui faire perdre sa majorité au Bundesrat, la chambre haute du parlement où siègent les représentants des Etats, et compliquer ainsi la tâche de la chancelière pour faire passer les grandes réformes promises avant les élections de 2009, comme celle de la santé et des impôts.