La troisième comparution était la bonne. Julian Assange s’est vu accorder la liberté conditionnelle jeudi par la Haute Cour de Londres, en appel. Il a été libéré quelques heures plus tard après avoir versé la caution exigée. Cette fois, la décision ne peut faire l'objet d'aucun recours. Le prochain rendez-vous devant la justice est fixé le 11 janvier, quand sera décidée la date du jugement d'extradition.
Résidence surveillée mais avec une connexion internet
L’Australien de 39 ans est sorti de prison en portant un bracelet électronique, après avoir versé une caution de 240.000 livres, soit environ 283.000 euros. Il devra rester dans un manoir géorgien cossu à 200 km de Londres mis à sa disposition par l’un de ses partisans. Julian Assange a également dû remettre son passeport aux autorités britanniques et devra se présenter tous les jours au commissariat le plus proche et respecter un couvre-feu. Le fondateur de WikiLeaks aura toutefois accès à internet, ont précisé ses avocats.
Michael Moore et Ken Loach ont payé
La libération a été retardée en raison des difficultés à rassembler les 240.000 livres de la caution, dont 200.000 devaient être versés en liquide. Plusieurs personnalités, comme le réalisateur américain Michael Moore et le cinéaste britannique Ken Loach, ont mis la main à la poche.
"C'est génial d'humer l'air frais de Londres", a plaisanté Julian Assange, après son séjour forcé depuis le 7 décembre dans la "cellule d'isolement d'une geôle victorienne". "J'espère poursuivre mon travail et prouver mon innocence", a-t-il déclaré. Il a également remercié "tous ceux qui, de par le monde, ont foi en moi", ses défenseurs, ceux qui ont donné de l'argent "malgré les grandes difficultés et l'adversité", et aux journalistes "qui ne sont pas tous sous influence" ainsi qu'au système légal britannique qui prouve que "la justice n'est pas encore morte".
Ecoutez la déclaration de Julian Assange
Inculpé aux Etats-Unis ?
Le fondateurfondateur de WikiLeaks s'est par ailleurs dit "inquiet" d'une éventuelle extradition vers les Etats-Unis, particulièrement critiques des révélations de son site. "Il y a de nombreuses inquiétudes que je sois extradé aux Etats-Unis", a-t-il déclaré. "Nous avons eu vent d'une rumeur aujourd'hui rapportée par mon avocat aux Etats-Unis, une rumeur qui n'a pas été confirmée mais selon laquelle j'ai été inculpé aux Etats-Unis".
"La justice suédoise conte Julian Paul Assange"
Vêtu d'un costume noir et d'une chemise blanche sans cravate, Julian Assange a brandi devant la foule son dossier, "la justice suédoise contre Julian Paul Assange", avant d'embarquer à bord d'une voiture blindée qui devait le conduire vers sa résidence forcée pour Noël et sans doute de longs mois, en raison de la multiplicité des appels et recours attendus dans le cadre de la procédure d'extradition.
Julian Assange avait déjà tenté deux fois auparavant d'obtenir sa libération : la première après sa reddition à la police le 7 décembre, la seconde mardi. Un juge de première instance avait alors décidé de le libérer sous caution, à hauteur de 200.000 livres sterling et d'un contrôle judiciaire strict.
C’est ainsi que pendant quelques heures, le fondateur du site WikiLeaks avait cru qu'il pourrait quitter rapidement la prison londonienne. Mais c'était sans compter sur la pugnacité du parquet britannique - représentant des autorités suédoises - qui avait immédiatement fait appel.
Assange, agresseur sexuel ?
Julian Assange fait l'objet d'une procédure d'extradition vers la Suède, dans une affaire d'agressions sexuelles. Le fondateur de WikiLeaks se dit victime d'une machination, en représailles à la publication par son site de milliers de télégrammes diplomatiques confidentiels américains.