L'opposition républicaine dénonce des "failles" en matière de sécurité et de renseignement. Alors qu'une audition au Congrès de trois responsables du Département d'Etat et d'un autre du Pentagone doit avoir lieu mercredi, la diplomatie américaine a déjà levé le voile sur l'attaque armée contre son consulat à Benghazi. Elle avait coûté la vie à l'ambassadeur Christopher Stevens et à trois agents américains.
• Que s'est-il passé le 11 septembre dernier ? L'assaut débute à 21h40, heure locale, peu après que l'ambassadeur Stevens est allé se coucher dans la résidence du consulat, a raconté l'un des responsables du Département américain lors d'une conférence de presse téléphonique. Christopher Stevens avait bouclé son dernier entretien à 20h30, heure à laquelle les alentours de la mission consulaire étaient "calmes".
Une heure plus tard, sur fond de tirs et d'explosions, les agents de sécurité voient sur leurs écrans de contrôle "un grand nombre d'hommes armés envahir le complexe" consulaire. Le responsable américain a décrit des assaillants équipés d'"armes automatiques AK-47, lance-roquettes et bidons de gazole" qui ont servi à incendier les bâtiments et la résidence consulaires.
Piégés par le feu et une "épaisse fumée", Christopher Stevens et deux agents, dont Sean Smith, se réfugient dans une partie sécurisée de l'ambassade avec un point d'eau et une fenêtre. Mais au bord de l'asphyxie, les trois hommes quittent leur cache et se séparent, en dépit de tirs nourris et de grenades. Le corps sans vie de Sean Smith est finalement découvert dans les décombres, mais l'ambassadeur reste à ce moment-là "introuvable", selon le responsable officiel, répétant ce qu'avait dit le département d'Etat le 12 septembre. L'ambassadeur, sans que l'on sache s'il était alors encore vivant, est ensuite transporté dans un hôpital de Benghazi, avant que sa dépouille ne soit rendue au personnel diplomatique américain.
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• Un lien avec le film anti-islam ? C'était la thèse principale jusque-là. Mais cet attentat n'était en rien lié à la vidéo islamophobe, L'Innocence des musulmans, qui commençait à agiter à l'époque le monde arabo-musulman, ont aussi confirmé les diplomates. D'après eux, l'attaque est "sans précédent en Libye (...) et dans l'histoire diplomatique récente" et Washington ne disposait d'"aucun renseignement exploitable" sur un "attentat planifié ou imminent".
Pourtant, l'ambassadrice à l'ONU, Susan Rice avait affirmé le 16 septembre que cette attaque n'était ni "coordonnée", ni "préméditée" et résultait d'un rassemblement "spontané" contre le film. Interrogé sur ce point, un responsable du département d'Etat s'est désolidarisé de Susan Rice, indiquant que "ce n'était pas (leur) conclusion".
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• Quelle influence sur la campagne américaine ? Le camp du prétendant républicain, Mitt Romney, regonflé avec les bons sondages, profite de cette affaire pour brocarder celui du président Obama. Il lui reproche d'avoir tardé à reconnaître qu'il s'agissait d'un "attentat terroriste" impliquant Al-Qaïda et d'avoir sous-estimé les conditions de sécurité et les menaces antiaméricaines en Libye.
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La commission d'enquête du Congrès doit donc se pencher sur les conditions de sécurité à Benghazi avant l'attentat. Des républicains ont dénoncé mardi "l'effort concerté du Département d'Etat et de la Maison-Blanche" pour réduire les mesures de sécurité à Benghazi "afin de donner l'impression d'un semblant de 'normalisation' en Libye". La secrétaire d'Etat Hillary Clinton s'est engagée à faire la lumière "sur ce qui s'est exactement passé à Benghazi."