"Menace terroriste réelle". Le ministère français des Affaires étrangères a évoqué dimanche "une menace terroriste réelle", après l'attentat à Djibouti qui a fait trois morts et une trentaine de blessés samedi soir dans le centre de la capitale de ce petit Etat. "La menace terroriste à Djibouti demeure réelle, comme en témoigne l'attentat [à la bombe de] samedi au centre-ville de la capitale, qui a fait trois morts et une trentaine de blessés", a indiqué le Quai d'Orsay.
Vigilance. L'attentat a eu lieu dans un restaurant de Djibouti fréquenté par des Occidentaux, où plusieurs déflagrations avaient retenti samedi vers 20H00 heure locale. "La plus grande vigilance s'impose lors de la fréquentation des lieux publics et symboliques (centre historique, lieux de culte et institutions religieuses, proximité des zones portuaires et aéroportuaires ainsi que des enclaves militaires djiboutiennes et étrangères, emprises françaises...) fréquentés par les expatriés", précise le ministère sur son site de Conseils aux voyageurs. Djibouti abrite la plus grande base militaire américaine en Afrique, utilisée pour des opérations contre les insurgés islamistes du Yémen ou de Somalie, ainsi que la plus importante base militaire française du continent.
Incertitude sur le nombre de kamikaze. Selon une source diplomatique parlant d'un attentat-suicide, un kamikaze se serait fait exploser à l'intérieur du restaurant, situé dans le centre de la capitale. Les deux autres morts sont deux employés du restaurant, de nationalité djiboutienne, selon cette source. L'agence de presse djiboutienne ADI, citant le ministère de l'Intérieur djiboutien, parle de son côté de trois morts dont "deux kamikazes d'origine somalienne", "un homme et une femme voilée".
Nombreux blessés. Parmi les blessés figurent des Espagnols dont un blessé grave, sept Français légèrement atteints et souffrant de traumatismes sonores à cause de l'effet de souffle, ainsi que des Allemands et des Néerlandais, selon la même source diplomatique.
Le Quai d'Orsay n'avait pas connaissance de revendication de l'attentat, précisant qu'une enquête diligentée par les autorités djiboutiennes est en cours.
Les shebab mis en cause. Le président djiboutien Ismail Omar Guelleh, cité par ADI, a indirectement désigné les insurgés islamistes shebab somaliens, estimant que l'attentat était une "réaction violente à (la) participation (de Djibouti) au processus de stabilisation et de sécurisation de la sous-région". Des soldats djiboutiens intégrés à une force militaire de l'Union africaine combattent en Somalie les shebab liés à Al-Qaïda.