INTERVIEW E1. Au-delà de la percée de plusieurs partis d'extrême-droite aux élections européennes dimanche soir, dont le FN en France, pour Robert Badinter, "nous assistons à une renaissance de l'antisémitisme" face à laquelle il en appelle à "l'éducation, l'école, ne rien laisser passer, ne rien tolérer dans les classes dans lesquelles on refuse d'écouter l'enseignement de la Shoah". "La République ne peut admettre le racisme, la République ne peut pas supporter l'antisémitisme, c'est aussi clair que cela", a encore ajouté Robert Badinter, pour qui "il y va de l'âme de la France" : "ce sont les valeurs de la République qui sont en question, pas tel ou tel discours politique".
"Un degré de lâcheté insupportable". Robert Badinter, ancien ministre de la Justice, a plus précisément réagi lundi sur Europe 1 à la fusillade du Musée juif de Bruxelles, qui a fait quatre morts, assurant : "il est évident que c'est un crime d'inspiration antisémite". L'ancien garde des Sceaux a encore commenté l'agression de deux frères à la sortie d'une synagogue à Créteil, un "acte ignoble". "On frappe deux jeunes gens dans le dos, comme ça, sauvagement, car ils portent une kippa ? Je le dirais pour tout autre signe religieux, mais ici c'est évident que c'est un acte antisémite et que nous atteignons un degré de lâcheté et de violence insupportable : il faut réagir, c'est évident".
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