"La Belgique ce matin est toujours debout. Ou du moins ses restes." A l’image du journal Le Soir, les quotidiens belges ne sont pas tendres, vendredi matin, au lendemain d’une énième démission du gouvernement.
Un pays "quasi ingouvernable"
"Y a-t-il encore un sens à maintenir un pays où il n'existe plus d'hommes et femmes, ou de systèmes, capables de construire des compromis, même réduits, indispensables à la poursuite de la Belgique ?". Si tel n'est plus le cas, "il faudra passer à autre chose et l'assumer", estime Béatrice Delvaux, la rédactrice en chef du Soir, qui sur sa première page titre sur cette question : "Ce pays a-t-il encore un sens ?"
"Ceci n'est pas une fiction"
Le quotidien populaireLa Dernière Heureavance la réponse et prophétise en une un "Bye Bye Belgium" avec une mention ironique précisant "ceci n'est pas une fiction". Une référence à une fausse émission télévisée belge qui, il y a quelques années, avait suscité un énorme émoi en annonçant en direct aux téléspectateurs la déclaration d'indépendance des Flamands de Belgique.
"L’hallali"
"Sonner l’alarme, c’est l’hallali" écrit également La Libre Belgique, pour qui c'est "le coup de force flamand" qui retient surtout l'attention. A savoir une tentative jeudi de tous les partis flamands, juste après la démission du gouvernement, de faire voter à la hussarde à la Chambre des députés un texte de loi remettant en cause des droits linguistiques des francophones vivant en Flandre.
Et après le chaos ?
La presse néerlandophone se veut moins dramatique, saluant même pour certains journaux le coup tactique du président du parti libéral flamand (Open VLD) qui a provoqué la crise en claquant la porte de la fragile coalition gouvernementale.
Mais De Standaard, le quotidien flamand de référence, n'en est pas moins inquiet. Il voit dans les nouveaux soubresauts actuels "un signe clair de l'impuissance de la politique belge". Enfin, la Gazet van Antwerpen se pose elle la question qui taraude tous les Belge s: que va-t-il se passer "après le chaos"?