Les images auraient été prises dimanche. L’otage français enlevé mardi dernier dans l’ouest du Mali apparaît dans une vidéo diffusée lundi par un site mauritanien d’information en ligne. L’homme affirme être "bien traité" et demande au gouvernement français d’intervenir pour sa libération en répondant "rapidement" aux revendications de ses ravisseurs, sans préciser ce qu’ils réclament.
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Qui est l’otage ? Il a d’abord été présenté comme s’appelant Gilberto Rodriguez Leal. Dans la vidéo, l’otage dit cependant s’appeler Alberto Rodriguez Leal. Âgé de 61 ans, ce retraité est né au Portugal mais possède la nationalité française. Il habite à Barnassac, un petit village de Lozère, où il est connu pour son goût des voyages à bord de son camping-car. Gilberto Rodriguez a fait un long séjour au Brésil, avant de passer plusieurs mois au Burkina Faso. Il aurait ensuite traversé la Mauritanie et se serait fait enlever au Mali après cette traversée.
De quelles preuves de vie dispose-t-on ? Des photos et une vidéo de l’otage ont été publiées lundi par le site mauritanien d’information en ligne Alakhbar. On y voit le retraité mal rasé, la tête baissée, portant une chemise bleue et entouré de deux hommes armés. En toile de fond, des inscriptions blanches en arabe, sur fond noir. Dans la vidéo, il affirme : "je ne suis pas fautif dans cet enlèvement, c’est le gouvernement qui est mis en cause par ses actions extérieures". Il dit aussi placer sa "confiance" dans le gouvernement, "qui saura traiter rapidement [sa] situation et trouver une issue favorable". Contacté par Europe 1, le frère de Gilberto Rodriguez Leal se dit toujours sous le choc, mais soulagé de le voir en vie.
Où a-t-il été enlevé ? L’otage a été enlevé par au moins six hommes armés mardi 20 novembre vers 22 heures à Diéma, une localité située à l’est de Kayes, une ville proche des frontières avec le Sénégal et la Mauritanie. Cette région "n’apparaissait pas jusqu’ici comme contrôlée par les terroristes", a noté Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères.
Par qui ? Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) a revendiqué l’enlèvement. Le Mujao fait partie des trois groupes islamistes armés qui occupent totalement le nord du Mali depuis fin juin, avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Ansar Dine (Défenseurs de l’islam). Cet enlèvement porte à sept le nombre d’otages français détenus dans la région par Aqmi et le Mujao, un thème qui sera sans doute au menu des discussions prévues mardi à Paris entre Laurent Fabius et le Premier ministre du Mali, Cheikh Modibo Diarra.