L’info. C’est la première fois qu’une telle drogue est saisie au Canada. La police de Montréal a annoncé lundi avoir découvert une drogue de synthèse, quarante fois plus puissance que l’héroïne, au cours du démantèlement d’un laboratoire clandestin. La substance était vendue sous forme de comprimés, dont certains portaient des logos connus, comme celui de Facebook.
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Un opiacé dangereux… Lors de sept perquisitions effectuées le 25 avril dans la région de Montréal, les policiers ont découvert plus que 300.000 comprimés de diverses drogues de synthèse et plus d’une tonne de produits chimiques servant à en fabriquer. Plusieurs autres drogues ont aussi été saisies, notamment du cannabis, de l’ecstasy et du haschisch, ainsi que de 37 armes de type Taser. Mais ce qui inquiète le plus la police de Montréal, c’est la présence de trois kilos de Desmethyl fentanyl, encore "jamais vu" au Canada. Cet opiacé dangereux est "80 fois plus fort que la morphine, 40 fois plus fort que l’héroïne", indique La Presse. Signe de la dangerosité des produits, quatre policiers ont été incommodés en les manipulant. L’un d’entre eux a même dû être hospitalisé en urgence, avec des symptômes affectant son rythme cardiaque et sa pression artérielle, alors qu’il portait un masque.
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… manipulé par des "chimistes improvisés". Les comprimés étaient fabriqués par des "chimistes improvisés", se fournissant sur Internet pour certains produits, a souligné la police, qui a arrêté deux personnes. "C’est fait par n’importe qui, n’importe comment et surtout n’importe où", a insisté Mario Guérin, directeur adjoint à la police de Montréal. D’un comprimé à l’autre, les proportions ne sont pas les mêmes. Quant au laboratoire démantelé, il est insalubre, avec un coin dans lequel les pilules étaient peintes, à la peinture acrylique, note Radio Canada. Sur les comprimés, des logos pour le moins étonnants, allant de celui de Facebook à celui de la chaîne de restaurants canadiens Tim Hortons, en passant par les Canadiens de Montréal, l’équipe de hockey locale. Une façon d’attirer des consommateurs jeunes, note CBC. Et si les "pharmaciens" n’y "connaissaient rien" selon la police, ils étaient tout de même bien équipés, avec trois presses permettant de fabriquer 10.800 comprimés par heure.
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La drogue cachée dans des micro-ondes. La drogue était vendue dans la rue ou dans les bars. Des comprimés étaient aussi envoyés aux États-Unis après avoir été dissimulés dans des fours à micro-ondes. Les autorités sanitaires recommandent à toute personne ayant consommé ces substances et ressentant des malaises, à se rendre à l’hôpital. Mais le ministère de la Santé ne sait pas pour l’instant si les hôpitaux canadiens ont dû traiter des patients ayant ingéré cette drogue.