Prime à la dénonciation. Les autorités chinoises dans la région musulmane du Xinjiang, où une partie de la population rejette la tutelle de Pékin, offrent une récompense aux habitants qui signaleraient la présence de voisins se laissant pousser la barbe, a rapporté l'organe de presse officiel chinois Global Times, cité par le quotidien américain The Wall Street Journal. Ces primes à la dénonciation vont d'un montant de 50 à 50.000 yuans (5,8 à 5.800 euros) et couvrent toute une série d'informations jugées utiles par la police, dont la localisation des barbus et des personnes "se livrant à des activités religieuses illégales", a précisé jeudi le journal Global Times.
Une campagne contre le port du voile. Les autorités locales au Xinjiang mènent en parallèle une campagne contre le port du voile auprès des femmes. Sous le nom d'"Objectif Beauté", cette campagne encourage les femmes à se promener tête nue et à abandonner le port du voile -pratique pourtant assez répandue parmi les Ouïghours musulmans et turcophones, la principale ethnie du Xinjiang. Des résidents de Kashgar, deuxième ville du Xinjiang, avaient indiqué à l'AFP que les femmes devaient enlever leur voile dans les bâtiments publics et que les hommes devaient s'y présenter rasés.
Violences et attentats récurrents. Les Ouïghours affirment être exclus des efforts d'investissements de Pékin, et entravés dans la pratique de leur religion et de leur culture. Les forces de sécurité chinoises ont renforcé leur contrôle sur le Xinjiang depuis une série d'incidents sanglants l'an dernier. Des violences attribués par les autorités à des islamistes, tandis que Pékin a été le théâtre, le 28 octobre 2013, d'un attentat perpétré, toujours selon la police, par des extrémistes venus de cette région. Le climat s'est encore durci après une attaque meurtrière à la gare de la ville de Kunming (sud-ouest) début mars, dans laquelle quelque 170 personnes avaient été poignardées, dont 29 mortellement, une opération officiellement imputée à des "séparatistes" du Xinjiang.
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