Les combattants de l’État islamique continuent leur avancée dans la ville syrienne de Kobané, à la frontière turque. Conséquence : la coalition menée par les États-Unis doit revoir sa stratégie. Ainsi, un porte-parole du Pentagone a avoué mercredi que les frappes aériennes "à elles seules ne vont pas apporter une solution et sauver Kobané". Un aveu d’impuissance cinglant, alors que les djihadistes sont en passe de mettre la main sur cette ville stratégique du nord de la Syrie pour contrôler une longue bande de territoire à la frontière syro-turque.
>> LIRE AUSSI : Contre l'Etat islamique, la stratégie des frappes aériennes a ses limites
Des renforts pour l’EI. Malgré les raids des avions de la coalition dirigée par les États-Unis, "les djihadistes ont avancé à partir de l'est en direction du centre de la ville", a indiqué le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. Ils ont en outre reçu des renforts en hommes et en véhicules blindés arrivés aux abords de Kobané. Rami Abdel Rahmane ajoute que les combats avaient baissé d'intensité en soirée, après une "intensification des raids de la coalition dans et autour de Kobané" dans la journée. Selon l'armée américaine, six frappes ont visé les positions de l'EI.
Les djihadistes "deviennent plus adroits". Selon le général Martin Dempsey, plus haut gradé américain, les djihadistes "deviennent plus adroits dans l'utilisation des appareils électroniques" pour tenter d'éviter les frappes. Il ajoute que les combattants djihadistes "ne plantent plus de drapeaux, ne se déplacent plus dans de longs convois et n'établissent pas de QG visibles et identifiables". Les militants kurdes ont eux aussi estimé que les frappes n'étaient pas suffisantes pour aider leurs forces à repousser les djihadistes.
>> LIRE AUSSI : Kobané, une ville-clé à la frontière avec la Turquie
Besoin de « troupes compétentes ». Mais alors, comment venir en aide aux combattants kurdes ? Washington estime qu’il "faudrait des troupes compétentes, des rebelles syriens ou des forces gouvernementales irakiennes, pour parvenir à vaincre". De fait, les États-Unis excluent, pour le moment, toute intervention en sol. Une autre option serait d’intensifier la coopération avec les forces locales, pour leur livrer davantage d’armements. Depuis le début de l'offensive djihadiste pour prendre Kobané le 16 septembre, plus de 400 personnes ont péri dans les combats selon l'OSDH. La France et la Turquie soutiennent la création d'une zone tampon pour protéger les populations déplacées, alors que 300.000 habitants de la région ont pris la fuite, dont plus de 200.000 en Turquie.