"J’éteins la lumière ou c’est toi qui le fais ?", lance Rafiq Husseini à une jeune femme. Une réplique anodine si elle n’était pas accompagnée d’images montrant le chef de cabinet de Mahmoud Abbas, nu dans un lit. L'homme a tenté d'obtenir les faveurs de la jeune femme en échange d'un emploi qu'elle été venue chercher. Piégé par une caméra dissimulée dans la pièce, Rafiq Husseini a été suspendu de ses fonctions.
Caméra cachée
Les images et les faits remontent, en fait, à 2008. Mais le scandale avait été tu jusqu’à ce que la chaîne de télévision israélienne 10 diffuse la vidéo le 9 février dernier. Dès le lendemain, les images ont été postées sur le site de partage Youtube. Depuis, la vidéo a été visionnée plus de 120.000 fois.
Après un premier "entretien d’embauche", la jeune femme s’était plainte auprès d’un officier des services de renseignement palestinien, Fahmi Shabaneh, chargé au sein de l’Autorité palestinienne de la lutte contre la corruption. Rafiq Husseini se serait montré très suggestif lors de leur première rencontre, selon elle.
Pour en avoir le cœur net, l’officier avait alors décidé de piéger le chef de cabinet en filmant une nouvelle entrevue, avec l’aide de l’intéressée. Loin de soupçonner un quelconque guet-apens, le responsable palestinien avait été surpris nu sur un lit par la police, qui avait fait irruption dans la chambre caméra au poing.
Le chef de cabinet se déshabille et s’installe dans le lit quand la police entre dans la chambre (2min 20) :
Coup dur pour l’image de l’OLP
Une commission d’enquête, chargée de l’affaire, doit rendre son verdict dans trois semaines. Rafiq Husseini, âgé de 58 ans, « est soupçonné d’avoir cherché à abuser de ses fonctions pour obtenir les faveurs de la jeune femme», révèle La tribune de Genève. Lui, se dit victime d’un complot des services israéliens» destiné à le briser. Mahmoud Abbas a décidé de suspendre de ses fonctions son collaborateur.
Il faut dire que l’Autorité palestinienne se serait bien passée d’un tel scandale. Elle tente depuis plusieurs mois de se débarrasser de l’image de corruption qui entache ses dirigeants depuis la présidence de Yasser Arafat. Or, cette nouvelle affaire vient questionner son degré de motivation pour l’éradication des pratiques douteuses.