Alassane Ouattara avait, très rapidement après l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire il y a presque un mois, formé son gouvernement. Lundi, le président ivoirien reconnu par la communauté internationale a commencé à désigner ses représentants à l’étranger, notamment en France.
Les partisans d’Alassane Ouattara ont pris pendant quelques heures le contrôle de l’ambassade de Côte d'Ivoire à Paris. "Nous avons juste décroché le portrait de Gbagbo", ont-ils tenu à préciser. Une mesure symbolique en attendant l'arrivée d'un ambassadeur désigné par Alassane Ouattara pour remplacer l’ambassadeur en place jusqu’alors, un proche de Laurent Gbagbo, qui ne peut plus entrer dans les lieux.
"Nous avons pris acte de cette décision prise par les autorités légitimes de la Côte d'Ivoire [le gouvernement d’Alassane Ouattara, NDLR], ainsi que de la demande d'agrément pour un nouvel ambassadeur. La procédure d'agrément est en cours", a commenté le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Bernard Valero.
Un appel à la grève peu suivi
La Belgique, de son côté, a décidé de reconnaître comme nouveau représentant de la Côte d'Ivoire à Bruxelles une chargée d'affaires nommée par Alassane Ouattara. Qui a révoqué l’ambassadrice en place.
En Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara avait demandé lundi à ses concitoyens de "cesser les activités jusqu'au départ du pouvoir de Laurent Gbagbo". Mais cet appel à la grève générale a été peu suivi à Abidjan, la capitale économique du pays. La mobilisation semblait bien plus importante dans la partie nord du pays, acquise à Alassane Ouattara.
Gbagbo dénonce un "complot" franco-américain
Laurent Gbagbo, de son côté, refuse toujours de céder le pouvoir et a durci le ton dans les médias. Si la communauté internationale le renverse, le pays pourrait sombrer dans la guerre civile, a-t-il prévenu. "Il y aura peut-être un désordre intérieur, une guerre civile en Côte d'Ivoire, parce que nous n'allons pas nous laisser piétiner notre droit et nos institutions", a-t-il déclaré lundi au journal Le Monde.
Laurent Gbagbo a même dénoncé dans les colonnes du quotidien Le Figaro un "complot" ourdi par "l'ambassadeur de France et l'ambassadeur des États-Unis". "Gbagbo, il a le droit avec lui !", a ajouté le président sortant.