Les bureaux de vote en Côte d’Ivoire ont ouvert dimanche matin tôt. Après 11 années de crises politico-militaires à répétition, le second tour de l’élection présidentielle est un rendez-vous historique. Mais, même si les premières heures du scrutin se sont déroulées dans le calme, la violence menace de nouveau.
Les derniers jours ont été marqués par des affrontements entre partisans des deux camps, celui du président sortant Laurent Gbagbo et celui de l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara. Un militant pro-Gbagbo a été tué, trois personnes sont mortes lors de heurts avec la police, et de nombreux blessés ont été signalés à Abidjan et à travers le pays.
"On en a marre"
Au cœur de la poudrière, se trouve une jeunesse ivoirienne qui n’a plus rien à perdre. "On mange une fois par jour, on en a marre, nous sommes fatigués", raconte au micro d’Europe 1 Oussmane. Qui le confie sans détour : il prendra part aux violences si elles éclatent.
"Je ne vois pas pourquoi je vais descendre dans la rue pour une cause qui ne sera pas entendue. Tu manifestes, tu meurs", confie, plus posé, Fidèle, un autre jeune Ivoirien rencontré par Europe 1. Mais la colère est bien là : "Pour moi, la politique ici c’est de la foutaise. Aucun politicien ne pense à son peuple".
Un couvre-feu instauré
Laurent Gbagbo a décrété, jusqu’à mercredi, un couvre-feu. Il s’agit officiellement de "dissuader quelques extrémistes". Dimanche, son adversaire Alassane Ouattara a affirmé que ce couvre-feu avait été levé. Sans que la nouvelle n'ait cependant été confirmée.