La tension monte en Côte d’Ivoire, toujours déchirée entre deux présidents tour à tour désignés vainqueurs, le sortant Laurent Gbagbo, et Alassane Ouattara. Et la sécurité des ressortissants étrangers se précarise. L’ONU, qui avait annoncé lundi le début de l’évacuation de son personnel non essentiel, est passée à l'action mardi.
"Le transfert est en cours. Le personnel non essentiel a commencé à quitter le pays en début de matinée" mardi, a indiqué une source auprès des Nations unies. Les personnes évacuées devraient être stationnées temporairement en Gambie.
460 personnes sont concernées. Mais au total, l'ONU dispose en Côte d'Ivoire de 10.000 casques bleus, de policiers et d'employés civils.
L'émissaire de l'ONU a certifié le vote
Alasanne Outtara et Laurent Gbagbo ont tour à tour été déclarés vainqueurs du second tour de l’élection présidentielle, le premier vendredi, par la commission électorale indépendante, le second samedi par le conseil constitutionnelle ivoirien. Dès vendredi, Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies avait félicité Alassane Ouattara pour son élection et demandé à son rival Laurent Gbagbo de s'incliner. Plusieurs pays, dont la France, ont fait de même depuis.
Mardi, l'envoyé spécial de l'ONU en Côte d'Ivoire, Choi Youn-jin, a, à son tour, assuré devant le Conseil de sécurité des Nations unies qu'Alassane Ouattara avait remporté l'élection présidentielle "avec une nette avance" sur le président sortant Laurent Gbagbo. Il a précisé avoir certifié les résultats annoncés par la Commission électorale indépendante (CEI). "Les résultats obtenus par mes méthodes de certification sont très clairs", a indiqué l'émissaire.
L'organisation régionale ouest-africaine, la Cedeao, a depuis renchéri, en demandant mardi au président sortant ivoirien Laurent Gbagbo de "céder le pouvoir" en se soumettant aux résultats de la présidentielle certifiés par l'ONU.
Au moins 20 morts
Sur le terrain, les violences gagnent. Selon Amnesty International, au moins 20 personnes ont été tuées dans des "incidents violents" depuis le second tour de la présidentielle le 28 novembre.