Les accusations à l'encontre de Dominique Strauss-Kahn sont peut-être en train de s'effondrer. Le New York Times affirme vendredi matin que les procureurs ne croient plus tout ce que la femme de chambre, qui accuse notamment l'ex-directeur général du FMI de viol, leur a dit. Il n'y a pas de remise en cause formelle de la relation sexuelle, mais Nafissatou Diallo aurait menti plusieurs fois sur les circonstances de l'agression et sur son propre parcours.
Elle aurait demandé si elle avait un intérêt financier
Tout d'abord, Nafissatou Diallo aurait eu une conversation avec un détenu le lendemain de sa rencontre avec DSK. Elle lui aurait alors demandé si elle avait un intérêt financier à maintenir les accusations contre ce dernier. Or, le profil de ce prisonnier est important : incarcéré pour plusieurs kilos de marijuana, il fait partie d’un groupe de personnes qui aurait fait plusieurs transferts d’argent sur le compte de la femme de chambre pour un total de 100.000 dollars ces deux dernières années. A cela, Nafissatou Diallo aurait répondu qu'elle n'était pas au courant.
Il y aurait également des mensonges, que la femme de chambre aurait fait aux enquêteurs. Elle aurait dit qu'elle avait été violée dans le passé, et subi des mutilations génitales, en précisant que c'était écrit dans sa demande d'asile. Or ces éléments n'y figureraient pas.
Elle aurait menti sur le déroulé de l'agression sexuelle
Enfin, le procureur ne croirait plus exactement à la version de l'agression racontée par la femme de chambre, qui aurait menti sur plusieurs points. Vendredi, la justice américaine a décidé de libérer Dominique Strauss-Kahn sur parole, mais sans abandonner les poursuites pour crimes sexuels qui pèsent contre lui.
Lors d'une brève audience de dix minutes au tribunal pénal de Manhattan, le procureur Cyrus Vance a demandé au juge de lever le placement en résidence surveillée de DSK, à la suite de révélations qui ont décrédibilisé son accusatrice. La justice a également décidé de lever la caution de six millions de dollars qui lui avait été imposée. Mais le procureur a refusé d'abandonner les poursuites, expliquant que le dossier n'était pas clos. Prochaine audience le 18 juillet.