Etape cruciale pour Dominique Strauss-Kahn mardi à New York. L'audience qui doit décider d'un non-lieu ou de l'ouverture d'un procès pénal devrait enfin se tenir, après avoir été reportée deux fois. Et on connaîtra peut-être la fin de l'histoire dès lundi après-midi avec la convocation de son accusatrice, Nafissatou Diallo, chez le procureur qui pourrait abandonner tout ou partie des charges contre l'ancien patron du FMI. Mais à l'approche de cette nouvelle audience, tous les proches de DSK contactés par Europe 1 décrivent un homme inquiet, alors que ses avocats sont beaucoup plus sereins.
DSK reste prudent
Dominique Strauss Kahn aurait très mal vécu les différents reports de cette audience. Concernant l'issue de celle-ci, "tout est possible", a t-il confié récemment à un ami. L'ancien député-maire de Sarcelles veut rester prudent, ce que confirme son biographe Michel Taubmann, contacté par Europe 1, et qui l'a vu à New York samedi.
DSK et Anne Sinclair "sont échaudés" :
"Tant que l'épée de Damoclès n'est pas totalement levée, Dominique Strauss-Kahn est très prudent. Il ne veut pas anticiper sur une décision qui n'est pas encore prise. Cette attente n'est pas agréable et pénible, aussi bien pour Dominique Strauss-Kahn que pour son épouse Anne Sinclair", raconte son ami écrivain.
Pour le biographe, les époux Strauss-Kahn "sont échaudés" et "attendent maintenant que la décision soit définitive et publique''. "Il m'a surtout parlé du fait que ça fait trois mois qu'il est à New York, dans une ville qui n'est pas la sienne, dans une maison qui n'est pas la sienne, coupé de sa famille, de ses enfants, de ses amis. Il a envie de retourner en France. C'est son pays", ajoute Michel Taubmann.
Ses amis disent aussi que l'ancien patron du FMI est impatient de donner sa version des faits, car il aurait mal supporté l'offensive médiatique de Nafissatou Diallo, quand lui, était réduit au silence.
Anne Sinclair en première ligne
Concernant Anne Sinclair, les proches du couple décrivent une femme "toujours aux côtés" de son époux, et chargée de la contre-attaque. La semaine dernière par exemple, quand le journal L'Express a sorti le rapport médical qui conclut à un viol, Anne Sinclair a envoyé un argumentaire par mail aux amis du couple. Dans ce courriel, elle y explique que "ce document n'est pas nouveau", "que le procureur l'avait avant la levée de l'assignation à résidence de DSK le 1er juillet dernier" et que "ce n'est donc pas un élément décisif aujourd'hui".
Le couple a essentiellement passé l'été dans sa maison de Tribeca, à New York, avec tout de même une parenthèse de dix jours de vacances, à la montagne, quelque part aux Etats-Unis, racontent des proches qui préfèrent rester évasifs sur la question. Toutefois, d'après ces derniers, DSK a vu sa famille, quelques proches amis, et notamment son équipe de communicants. Mais le socialiste n'aurait vu aucun politique. DSK a en effet demandé à ses amis politiques de ne pas faire le déplacement, alors même que ceux-ci sont plusieurs à avoir proposé de venir lui rendre visite
DSK sur le retour ?
A ce stade, il est difficile de dire si DSK envisage déjà son retour en France. Une chose est sûre, il semble plus préoccupé par l'économie que la politique à ce stade. Lors de conversations téléphoniques avec des strauss-kahniens, le socialiste prend des nouvelles de la situation française et de la crise financière, commentant même les décisions issues du sommet franco-allemand de la semaine dernière. L'ancien patron du FMI juge que "la crise est systémique, et qu'il faut traiter le problème de beaucoup plus loin".
Quant à la suite, il est clair pour deux de ses proches, qu'avant de rentrer à Paris, DSK fera escale à Washington, pour aller au FMI. Ensuite seulement viendra le temps des explications, car ses amis l'assurent, DSK souhaite répondre à tout ce qui a été dit sur lui depuis le 14 mai.