Voilà un mois que la déflagration a eu lieu, sous la forme de l’arrestation ultra-médiatisée de Dominique Strauss-Kahn. Depuis, l’ex-patron du FMI a été emprisonné puis relâché, il a plaidé non coupable des accusations d’agression sexuelle et de tentative de viol qu’une femme de chambre du Sofitel de New York porte à son encontre. Désormais, après avoir ferraillé avec l’accusation, ses défenseurs veulent se concentrer sur les éléments concrets de l’affaire.
Car éléments concrets il y a. Des tests ADN notamment, dont des résultats, défavorables à DSK, ont fuité dans la presse, sans que la police ne confirme l’information. Des témoignages ensuite, notamment des collègues de l’accusatrice, employés comme elle du Sofitel. Et puis il y a la question des horaires, de la chronologie des faits. C’est sur ces points, que la défense, mais aussi l’accusation, doivent désormais se concentrer.
"Pas de mini-procès dans le procès"
Car en principe, les jurés d’un futur procès devront faire abstraction de tous les éléments extérieurs. Se concentrer sur la plainte, rien que la plainte. Et donc faire fi du passé de l’accusé, comme de celui de la plaignante. "Je suis toujours impressionné par le sérieux des jurés et par leurs efforts de suivre les instructions de la cour et de rendre un verdict sur les preuves qui leur sont présentées et pas sur autre chose", prévient Stephen Dreyfuss, avocat et ancien procureur adjoint de New York. "Et le boulot du juge, sa tâche, sera de limiter les preuves reçues au procès pour que le jury se concentre sur les faits dans l’accusation, et qu’on en fasse pas des mini-procès dans le procès."
La guerre d’intox pourrait donc être terminée, au moins jusqu’à la prochaine étape judiciaire pour DSK. Ce sera le 18 juillet prochain, pour une nouvelle audience préliminaire devant le tribunal de New York. Quant à un éventuel procès, il faudra probablement attendre entre six et dix mois. De quoi laisser à chaque camp le temps de fourbir ses armes.