Bons pour la défense ou l’accusation, les nouveaux éléments clarifiant les activités de DSK durant la tranche horaire 12h-16h30, samedi dernier, seront avant tout déterminants pour les suites judiciaires de l’affaire de mœurs dans laquelle est engagé le désormais ex président du Fonds monétaire international. Depuis cinq jours, de nombreux détails ont filtré sur certaines parties de la journée de samedi et des agendas respectifs de la femme de chambre et Dominique Strauss-Kahn. Mais rien n’a encore permis une avancée significative dans la recherche de la vérité. De nouveaux éléments capitaux sont attendus grâce, notamment, à la vidéosurveillance et aux pass de l'hôtel.
Un délai qui pose question
Selon la vidéosurveillance de l’hôtel et des témoins, Dominique Strauss-Kahn a quitté l’hôtel précipitamment à 12h30. Le premier appel de l’hôtel au 911 a lui été reçu à 13h32. Pourquoi la police n’a-t-elle été appelée qu’une heure après les faits ? Deux explications sont avancées, selon une source proche du dossier. La gravité des propos de la victime présumée peuvent expliquer le délai de réflexion relativement long (une heure) de la direction du Sofitel, qui a aussi dû prendre en considération le prestige de DSK pour s'accorder du temps. C'est l'option actuellement privilégiée par les enquêteurs.
Les pass vont-ils parler ?
Et si c’étaient eux, les mouchards ? Les pass dont se servent les domestiques du Sofitel enregistrent leurs heures d’entrée et de sortie dans les chambres. "Ils savent à quelle heure la femme de ménage a ouvert la porte, a laissé la porte ouvert et quand quelqu’un a fermé la porte", explique Peter Krauss, le responsable des ventes de l’entreprise qui commercialise ses pass, au New York Timeset que Le Monde relaie.
Les informations que contiennent ces pass devraient donc permettre d’en savoir plus sur les horaires de la femme de ménage et sur le prétendu modus operandi de DSK, que la victime accuse d’avoir fermé la porte (d’où le chef d’accusation : "emprisonnement illégal au second degré"). Cependant, l’espoir d’en savoir plus grâce à eux s’aminci après qu’un domestique a expliqué avoir laissé la place à "Ophelia" qui ne se serait donc pas "loggée" pour entrer. La femme de ménage d'origine guinéenne aurait profité que son collègue qui s'occupe du room service débarrassait le couvert à l'intérieur de la suite pour entrer nettoyer. Il lui aurait en effet confié qu'elle était inoccupée et serait donc entrée sans savoir que DSK se trouvait dans la salle de bain.
L’agenda de DSK étudié de près
Cinq jours après les faits, l’agenda de DSK comporte toujours des points d’interrogation. Nul ne sait précisément ce qu’a fait l’ancien ministre de l’Economie entre son départ en taxi de l’hôtel et son interpellation dans l’avion vers 16h30. Quatre heures d’emploi du temps mal définies qui font débat. Pour la défense, DSK a quitté l’hôtel à 12h28 avant d’aller manger avec sa fille, Camille, à quelques hectomètres un quart d’heure plus tard. Toujours selon une source proche, les enquêteurs estiment que DSK a appelé l’hôtel pour vérifier qu’il n’avait rien oublié vers 15h30.
Vers 16 heures, l’ex futur candidat à la primaire socialiste est arrivé à l’aéroport, comme l’explique L’Express, citant des passagers du même vol. "Je peux être précis sur l’heure car mon fils à envoyé un message sur Facebook pour prévenir ses amis qu’il venait de voir le directeur du FMI", explique le passager, qui livre quelques détails intéressants sur l’attitude de DSK. "Il s'est assis à l'entrée de l'espace lounge. Il était seul. Il n'a parlé à personne, n'a - à ma connaissance - pas pris de collation, ni téléphoné... Il a passé son temps à tapoter sur son I-Pad. Il m'est apparu comme quelqu'un de très occupé".
Une fois entré dans l'appareil, DSK serait apparu tout à fait détendu, en témoigne le "quel beau c..." qu'il a lâché à voix haute à l'attention d'une hôtesse juste avant son arrestation, comme le révèle Le Point. Des propos qu'il aurait tenus juste devant le personnel naviguant.
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