Dominique Strauss-Kahn est sorti libre du tribunal à l'issue de l'audience qui se tenait mardi après-midi : le volet pénal de "l'affaire DSK" est désormais clos. Europe1.fr revient sur les raisons qui ont poussé le procureur Cyrus Vance à demander au juge l'abandon des poursuites.
Des doutes nés de trois "versions contradictoires"
Au fil des semaines, les doutes de Cyrus Vance se sont accrus envers les déclarations de la plaignante Nafissatou Diallo. Au point de le convaincre de jeter l'éponge.
Le procureur de Manhattan estimait notamment que Nafissatou Diallo a menti de manière répétée aux enquêteurs durant l'instruction. Il avait dénoncé ses trois "versions contradictoires" sur ce qui s'est passé après sa rencontre avec DSK. Elle avait d’abord déclaré s’être enfuie vers le hall de l’hôtel, puis avait affirmé s’être réfugiée dans une autre chambre pour reprendre rapidement son travail et, dans une troisième version, elle avait dit être partie dans une autre chambre pour récupérer des affaires.
Dans un document de 25 pages publié lundi, Cyrus Vance exprimait clairement sa défiance envers les autres déclarations de la plaignante. "Elle a menti aux enquêteurs sur tellement d'autres choses, qu'on ne peut tout simplement plus lui accorder de crédit", précisait-il. Nafissatou Diallo aurait menti "dans presque tous les entretiens avec les procureurs, en dépit des invitations à dire la vérité", fustigeait Cyrus Vance, ajoutant que ses mensonges avaient "sérieusement entamé sa crédibilité de témoin dans cette affaire". Le procureur doutait notamment d'un viol collectif qu'elle dit avoir subi en Guinée.
Cyrus Vance n'avait "pas confiance en elle"
"Nous n'avons pas confiance en elle pour dire la vérité si elle devait témoigner", poursuivait Cyrus Vance dans le document, pour justifier sa demande d’abandon des charges à l’encontre de DSK.
Le procureur de Manhattan ne doutait pourtant pas que la femme de chambre et l’ex-directeur du FMI aient eu un rapport sexuel. Mais Cyrus Vance le qualifiait de "relation sexuelle hâtive", rien ne prouvant "que la relation a été contrainte".
L'issue de l'audience ne faisait donc guère de doute : "La nature et le nombre des mensonges de la plaignante nous rendent incapables d'accepter sa version des faits au-delà du doute raisonnable, quelle que soit la vérité au sujet de la rencontre entre la plaignante et l'accusé", tranchait le procureur de Manhattan dans la conclusion de ce texte.