L’avocat de Dominique Strauss-Kahn a annoncé dimanche que son client plaiderait non-coupable, ce qui rend le procès inévitable. Mais, durant l’enquête, les avocats du directeur général du FMI auront un rôle primordial.
Un rôle accentué par le fonctionnement même de la justice américaine. Aux Etats-Unis, ce n’est pas, contrairement à la France, un juge d’instruction qui dirige l’enquête, mais c’est le procureur, seul, qui mène la charge. Pour équilibrer les choses, les avocats des accusés ont plus de pouvoirs pendant l’enquête.
Les avocats de Dominique Strauss-Kahn vont donc, dans les mois qui viennent mener leur propre enquête parallèle. Ils "peuvent auditionner des témoins dans leur cabinet, engager des détectives privés, mener leur enquête sur la victime, fouiller dans son passé", énumère Jean-Didier Bélot, avocat spécialiste de la justice américaine, au micro d’Europe 1.
Objectif, éviter le procès
Les avocats de DSK affirment que leur client n’est pas coupable, ce qui signifie que pour eux, la femme de ménage, qui a déposé plainte contre le patron du FMI, "affabule", poursuit l’avocat. "Ils vont chercher les raisons pour lesquelles cette femme affabulerait", explique-t-il. "Ils vont déployer tous les pouvoirs en leur domaine pour essayer de faire une contre-enquête au dossier que va constituer le procureur", conclut Jean-Didier Bélot.
Par ailleurs, l’objectif des conseils de DSK n’est même pas seulement de constituer un bon dossier, mais d’éviter tout simplement le procès. Mais tout dépend du procureur, qui tranche en dernier ressort. Dans l'affaire Roman Polanski par exemple, même le retrait de la plainte par la victime du cinéaste n'avait pas suffi à entamer la détermination du magistrat.