Détenues pour une "prière punk" anti-Poutine

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La détention des membres du groupe punk féministe Pussy Riot a été prolongée vendredi jusque 2013.

"Marie mère de Dieu, chasse Poutine !" C'est pour avoir proféré cette "prière punk" le 21 février dernier, juste avant la présidentielle, dans la cathédrale de Moscou que trois jeunes femmes - membres du groupe anarchiste et féministe Pussy Riot - sont en détention. Et elles ne sont pas prêtes de sortir : vendredi, le jour de l'ouverture de leur procès, un tribunal de Moscou a ordonné leur maintien en détention jusqu'au 12 janvier 2013.

Elles risquent sept ans de prison

Dans la cage des prévenus, dans laquelle elles sont apparues vendredi, Nadejd, 22 ans, Ekaterina, 29 ans, et Maria, 24 ans, gardaient le sourire. Les trois jeunes femmes, dont deux sont mères de jeunes enfants, encourent pourtant 7 ans de prison pour "hooliganisme".

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Des dizaines de journalistes se sont bousculés au tribunal. Il faut dire que l'affaire fait du bruit en Russie.

Mais les Pussy Riot divisent l'opinion : dans un pays où la majorité de la population se dit orthodoxe, leur prestation encagoulées, tout de fluo vêtues et sono poussée à fond dans la cathédrale du Christ-Sauveur n'a pas été du goût de tout le monde... à commencer par le patriarcat de Moscou.

"Leurs actes m'ont offensé, mais cela va trop loin"

Pourtant, même parmi les détracteurs de la première heure des Pussy Riot des voix s'élèvent pour dénoncer la disproportion des peines encourues. "Leurs actes m'ont offensé car je suis croyant", a confié le musicien Alexander Ivanov au Guardian. "Mais tout de même, sept ans de prison pour une expérimentation malheureuse, cela va trop loin", tranche-t-il.

Un mois avant leur performance dans la cathédrale de Moscou, les Pussy Riot s'étaient "produites" sur la place Rouge :

Fin juin, une centaine d'artistes russes de premier plan - du poète Lev Rubinstein au musicien Yury Shevchuk - ont publié une lettre ouverte dans laquelle ils appelaient à la libération des trois prévenues.

"Une commande politique"

Certains signataires de la lettre, qui affirme que les charges pesant sur les Pussy Riot "discréditent le système judiciaire russe", sont plus inattendus comme les acteurs Chulpan Khamatova et Yevgeny Mironov, tous deux pro-Poutine. Près de 25.000 anonymes ont aussi signé la lettre.

Pour les avocats des Pussy Riot, la décision de les maintenir en détention jusqu'en 2013 est une "commande" politique. "Nous allons bien sûr faire appel de cette décision", a déclaré l'un des avocats.

La prochaine audience préliminaire du procès a été fixée à lundi. Durant cette audience, les magistrats statueront sur les demandes des avocats de la défense qui veulent faire citer comme témoin une trentaine de personnes, parmi lesquelles le patriarche de Moscou et Vladimir Poutine.