Deux Français ont été arrêtés à l’aéroport de Lahore, dans l’est du pays. Identifiés sous les noms de Sharaf Din et Zohaib Afzal, les deux hommes sont soupçonnés par les autorités pakistanaises d’être des islamistes liés à Al-Qaïda. Ils sont placés en garde à vue depuis leur interpellation, survenue "il y a quelques semaines", selon des sources proches des services de renseignements et du contre-espionnage français.
Âgés d'une vingtaine d'années, leurs familles sont originaires du Maroc pour l'un et du Pakistan pour l'autre, ont indiqué des responsables des services de renseignements pakistanais, sous couvert de l'anonymat. les deux jeunes hommes, eux, viennent de la région parisienne.
"Ils avaient l'intention de se rendre au Waziristan pour s'entraîner", a indiqué un responsable des services de renseignement. Les deux Français auraient fait part de cette attention lors de leurs interrogatoires. Cette région tribale du nord-ouest pakistanais est connue pour être un repaire d'activistes d'Al-Qaïda et de talibans à la frontière avec l'Afghanistan.
La France "ne fait aucun lien" avec l'attentat de Bali
Selon plusieurs responsables de sécurité pakistanais, les deux hommes sont soupçonnés d'appartenir au groupe terroriste de l'Indonésien Umar Patek, lui-même récemment arrêté au Pakistan. Umar Patek est soupçonné d’être l’un des instigateurs des attentats qui avaient tué 202 personnes, dont de nombreux touristes étrangers, dans un bar de nuit et un restaurant en 2002 à Bali. Une source proche de l'enquête a précisé que les deux Français avaient été arrêtés dans le cadre de la traque d'Umar Patek.
"Les enquêteurs français ne font absolument pas le lien avec l'attentat de Bali car les deux personnes interpellées avaient à peine une dizaine d'années à l'époque", a de son côté indiqué à l'AFP un responsable de l'ambassade de France à Islamabad. Selon les sources pakistanaises, l'appartenance présumée des deux hommes au groupe d'Umar Patek ne signifie en aucun cas qu'ils soient impliqués dans les attaques de Bali.
L'ambassade de France à Islamabad a transmis jeudi aux autorités pakistanaises une demande de visite consulaire des deux détenus.