Ce qu'attendaient les Égyptiens depuis des jours est devenu réalité. Lors d'une intervention télévisée vendredi après-midi, le vice-président égyptien Omar Souleimane a annoncé que Hosni Moubarak quittait la présidence de l'Égypte. Le "raïs" était au pouvoir depuis octobre 1981. La rue égyptienne n'a cessé de le pousser vers la porte de sortie depuis une vingtaine de jours.
Hosni Moubarak "a décidé de renoncer à ses fonctions de président de la République", a ainsi exposé Omar Souleimane, investi la veille des pouvoirs exécutifs.
Le désormais ex-chef d'Etat Hosni Moubarak a remis le pouvoir au Conseil militaire suprême, a précisé Omar Souleimane, investi la veille des pouvoirs exécutifs. L'armée est désormais en charge "des affaires publiques."
Scènes de liesse
Les milliers de manifestants de la place Tahrir ont crié de joie à l'annonce de la démission de Hosni Moubarak, qu'ils réclamaient depuis dix-huit jours. Fait inédit depuis le début de la contestation, la télévision égyptienne a diffusé des images en direct de la place Tahrir.
La même explosion de joie a retenti en Tunisie, pays qui a lui aussi fait tomber un président autoritaire. En France, une centaine de personnes solidaires du peuple égyptien se sont rassemblées dans le calme place du Trocadéro, près de la Tour Eiffel à Paris.
Les réactions internationales fusent
Pour la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, Hosni Moubarak "a écouté la voix du peuple égyptien" et ouvre ainsi la voie à des "réformes plus rapides et plus profondes". La chancelière allemande Angela Merkel considère que la démission de Hosni Moubarak constitue "un changement historique."
Un responsable israélien a de son côté espéré une transition "sans secousse". Le mouvement islamiste Hamas voit lui dans la démission du président égyptien "le début de la victoire de la révolution".
Les États-Unis ne se sont pour leur part pas prononcés. Depuis l'annonce, jeudi, de la potentielle démission de Hosni Moubarak, Washington a fait preuve d'une extrême réserve. La Maison-Blanche a toutefois indiqué que Barack Obama s'exprimerait sur le sujet à 18h30 GMT (soit 19h30 heure française). Selon un porte-parole de la Maison-Blanche, le président américain a été informé de la décision du président Moubarak "alors qu'il était en réunion dans le Bureau ovale". Il a alors suivi les évènements à la télévision".