L'observation de la carte de l'élection présidentielle et des sondages réalisés à la sortie des urnes par le New York Times sont riches d'enseignements. Europe 1 a compilé pour vous les dix chiffres essentiels de cette élection.
5.Donald Trump a réussi l'exploit de remporter cinq États qui avaient voté pour Barack Obama en 2012 : l'Iowa, le Wisconsin, l'Ohio, la Pennsylvanie et la Floride. Certains votaient démocrate depuis très longtemps, comme le Wisconsin, qui n'avait pas offert ses grands électeurs au candidat républicain depuis 1984. Le résultat est encore en balance mais Trump pourrait également enlever le Michigan, qui votait démocrate depuis 1992 (inclus).
70,1. Dans certains États, la victoire de Donald Trump a été écrasante. C'est le cas notamment dans le Wyoming, État du nord-ouest, où il recueille 70,1% contre seulement 22,5% à la candidate démocrate.
0. À l'inverse, Hillary Clinton n'a remporté aucun nouvel État par rapport à 2012, où Barack Obama, candidat sortant, était opposé à Mitt Romney.
47,6. Comme ce fut déjà le cas en 2000 avec Al Gore face à George W. Bush, le candidat battu a reçu davantage de votes en valeur absolue. Hillary Clinton a en effet recueilli 47,6% des suffrages sur l'ensemble du territoire américain et son adversaire 47,5% (en 2000, Al Gore avait fait 48,3% et George W.Bush 47,9%). Mais le système électif américain repose sur le principe du "winner takes all", le vainqueur de chaque État remportant l'ensemble des grands électeurs prévus, dont le nombre est défini par rapport à la population de chacun des États.
92,8. C'est l'un des chiffres les plus marquants de cette élection : Hillary Clinton a obtenu 92,8% des voix dans la capitale fédérale, Washington D.C., où se situent les organes du pouvoir, alors que Donald Trump dépasse à peine les 4,1%. La proportion est presque aussi impressionnante dans le quartier d'affaires de New York, à Manhattan, où Hillary a obtenu 515.481 voix quand son adversaire républicain n'en a obtenu que… 58.935.
16. C'est, en nombre de points, la progression du vote républicain chez les personnes gagnant moins de 30.000 dollars par an (27.190 euros) entre l'élection de 2012 (Romney) et celle de 2016 (Trump). La deuxième meilleure progression du vote républicain concerne les personnes blanches sans diplôme universitaire, qui a bondi de 14 points, avec 67% des votes. Voilà qui permet d'un peu mieux comprendre la surprise créée mardi par Donald Trump, même si celui-ci bat également Hillary Clinton chez les blancs diplômés (49%/45%).
1. Il n'y a pas eu de vote massif des femmes pour Hillary Clinton. L'ancienne Secrétaire d'État, grande militante de l'égalité des sexes, ne gagne qu'un point par rapport au score réalisé par Barack Obama en 2012 (54% contre 53%). Et ce, malgré les accusations de sexisme et de harcèlement sexuel dont a été la cible Donald Trump pendant la campagne.
88. Le vote des Afro-Américains reste largement acquis aux démocrates (88%, en recul néanmoins par rapport à 2012) tout comme celui des gays, lesbiennes, bissexuels et transgenres (78%). Celui-ci gagne même dix points par rapport au score d'Obama en 2012.
11. Donald Trump réalise en revanche une percée sensible dans l'électorat asiatique, où il gagne 11 points par rapport au score républicain en 2012, ainsi que dans l'électorat hispanique.
61. Exempté de service militaire, Donald Trump, qui s'en est pris pendant la campagne aux parents d'un soldat musulman mort en Irak, a malgré tout recueilli une majorité des suffrages parmi les personnes ayant servi sous les drapeaux : 61% contre 34% à son adversaire démocrate.