L'ancien président socialiste du Conseil constitutionnel Robert Badinter a estimé que le texte pénalisant la contestation de tout génocide, dont celui des Arméniens en 1915, était "anticonstitutionnel" en laissant entendre que son vote jeudi était dicté par la présidentielle de 2012.
"Sur la constitutionnalité" de ce texte, "j'exprime ici les plus extrêmes réserves", a dit sur RTL Robert Badinter, ajoutant : "Il s'agit d'un texte qui véritablement à mon sens est anticonstitutionnel".
"Ce n'est pas aux parlementaires de dire l'Histoire. Moins encore aux parlementaires français quand il s'agit de faits qui ont été commis en Asie mineure (...) il y a un siècle, où il n'y a eu ni victime ni complicité française. Ca ne concerne en rien la France", a-t-il ajouté.
"Le Parlement français a une compétence qui est inscrite dans la Constitution, il est là pour régler les problèmes qui se posent à la société française, il n'a pas à dire l'Histoire, (ce qui) est l'oeuvre des historiens", a poursuivi l'ancien ministre de la Justice.