52% d'animaux en moins. L'homme est bien le pire ennemi des animaux. Le rapport de WWF met le doigt sur une des conséquences alarmantes du modèle économique des sociétés humaines : en 40 ans, l'ONG a observé une baisse du nombre d'animaux recensés sur Terre de 52%. Une statistique signifiante pour l'écosystème, mais aussi symptomatique "de ce que nous faisons vivre à notre planète", écrit le directeur général du Fonds mondial pour la nature, Marco Lambertini.
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"Aucun signe de ralentissement". "Cette tendance lourde ne donne aucun signe de ralentissement", selon la 10e édition du rapport, pour qui il est encore possible d'agir pour renverser ce déclin et combiner développement et sauvegarde de l'environnement. Les zones les plus touchées sont l'Amérique Latine (-83%), suivie de près par la région Asie-Pacifique, et ce sont les espèces d'eau douce qui ont payé le prix fort (-76%) quand les espèces terrestres et marines ont diminué de 39 %. La baisse annoncée de 52% est beaucoup plus marquée que dans les rapports précédents, en raison de changements dans le mode de calcul qui proposent une représentation plus fidèle de la répartition mondiale des espèces de vertébrés, précise l'ONG spécialisée dans la protection des espèces en danger.
Mercredi, Philippe Germa, directeur général de WWF France, était l'invité d'Europe 1 :
Le rapport inquiétant de la WWFpar Europe1frL'Australie et l'Afrique sinistrées. Les causes de ce déclin: la perte et dégradation des habitats (en raison de l'agriculture, l'urbanisation, déforestation, l'irrigation, les barrages hydroélectriques...), la chasse et la surpêche (y compris les prises accidentelles comme pour les tortues marines), et le changement climatique. Ainsi, de nombreux poissons et animaux de rivage ont disparu du Coorong, zone du sud de l'Australie où le prélèvement d'eau pour l'irrigation a augmenté la salinité. Ou encore, en Afrique, l'aire de répartition de l'éléphant ne représentait plus en 1984 qu'environ 7% de son aire historique. Et dans cette portion congrue, à cause du braconnage, le nombre d'éléphants s'est effondré de 60% entre 2002 et 2011.
Pas d'amélioration en vue. L'humanité surexploite la Terre, consomme plus de ressources naturelles que la planète ne peut en reconstituer: plus de poissons qu'il n'en naît, plus de CO2 émis que les forêts et les océans peuvent en absorber... "Aujourd'hui, nous avons besoin de la capacité génératrice d'une Terre et demie pour disposer des services écologiques dont nous profitons chaque année", rappelle WWF. Et la "biocapacité", soit la superficie disponible pour assurer ces biens et services, ne cesse de se contracter avec l'explosion de la démographie mondiale.
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