A l’occasion de la visite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, les Etats-Unis ont proposé aux Israéliens et aux Palestiniens l’ouverture de nouvelles négociations, début septembre à Washington, pour tenter de sortir de l’impasse du conflit au Proche-Orient. Israël et l'OLP, qui contrôle la Cisjordanie, ont accepté, au contraire du Hamas. Les dernières négociations dataient de 2008.
Ces pourparlers de paix directs entre Israéliens et Palestiniens reprendront le 2 septembre en présence du président égyptien et du roi de Jordanie, et peuvent aboutir "d'ici un an", a annoncé, optimiste, vendredi la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. Les discussions se tiendront sous l’égide du Quartette des médiateurs internationaux pour le Proche-Orient, à savoir les Etats-Unis, la Russie, l’Union européenne et l’ONU.
Israël forcé d’accepter
Benjamin Netanyahou a répondu favorablement à l’invitation, "satisfait de la clarification américaine sur des discussions sans conditions préalables". Il a ajouté qu'"Israël veut conduire des discussions globales et sérieuses" et qu’il avait "appelé à tenir des négociation directes depuis 18 mois".
L'absence de condition de reprise des négociations directes a aussi facilité la décision israélienne. Jusqu'à présent l'OLP exigeait une prolongation du gel temporaire de la colonisation en Cisjordanie occupée comme condition de reprise du dialogue.
Le Premier ministre israélien n’avait pas vraiment le choix, les relations avec l’allié américain s’étant tendues ces derniers mois en raison de la poursuite de la colonisation, notamment dans le très sensible secteur de Jérusalem-Est. Benjamin Netanyahou avait par ailleurs dû reporter in extremis sa dernière visite à Washington début juin pour rentrer en Israël : il avait du faire face au tollé international provoqué par l'arraisonnement israélien le 31 mai d'une flottille humanitaire internationale pour Gaza, dans laquelle neuf Turcs ont péri.
Le Hamas dénonce une "tromperie"
Le Hamas a lui rejeté les négociations de paix directes avec Israël, déclarant que "le peuple palestinien ne se sentira pas engagé par les résultats de cette invitation trompeuse". Son porte-parole a aussi déploré que les Etats-Unis aient "ignoré l'exigence palestinienne de l'arrêt de la colonisation israélienne".
Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis juin 2007, estime que cette invitation est une "nouvelle tromperie après l'expérience de la conférence d'Annapolis (en 2007 aux Etats-Unis) au cours de laquelle on avait promis en vain aux Palestiniens un accord en vue d'un Etat palestinien au bout d'une année".