Vous avez besoin d’une perceuse, mais vous n’en possédez pas ? Pas de panique, connectez-vous sur internet et regardez si un de vos voisins peut vous en prêter une. Ce concept de voisinage participatif, nommé "social street", la rue sociale en français, séduit chaque jour de plus en plus d’Italiens. Sans débourser un sou, les habitants d’une même rue peuvent se rendre service, se rencontrer autour d'un café, le tout uniquement via un groupe Facebook fermé. Europe1.fr vous guide dans cette rue 2.0.
Con gli amici #socialstreetters di via duse #socialstreetpic.twitter.com/6KwBWwqjO0— federico bastiani (@bastiani77) 9 Juin 2014
Une excellente bolognaise. C’est via Fondazza, à Bologne, dans le nord de l’Italie, que le phénomène est né. En septembre 2013, le journaliste Federico Bastiani décide de trouver des camarades de jeu pour son fils. Il décide alors de créer un groupe Facebook fermé pour trouver son bonheur, mais il ne connait personne dans son voisinage. La solution : mettre des affiches dans sa rue pour inviter les riverains à le rejoindre. Rapidement, ses voisins accrochent.
"Etablir un lien". Un site officiel, socialstreet.it, est rapidement créé. En français dans le texte, on peut y découvrir la déclaration d’intention du concept : "se socialiser avec les voisins de sa propre rue, établir un lien, partager l’expertise, échanger des connaissances, porter des projets collectifs d’intérêts commun et tirer tous les bénéfices d’une plus grande interaction sociale." Tout un programme.
Tranches de vie. L’agence italienne Ansa est allé vérifier l’application de la recette bolonaise, via Fondazza, d’où est originaire le phénomène. Et force est de constater que ça marche. Les histoires d’entraide sont légions. On y apprend que Giovani avait besoin d’une perceuse. Matteo, un de ses voisins, lui a non seulement prêté la machine, mais il l’a en plus aidé à monter son meuble. Une belle histoire, parmi tant d’autres, qui a progressivement fait des émules.
La carte des "social streets" en Italie :
345 social streets. Des pages Facebook se créent alors dans toute la Botte, à Turin, Milan, ou Rome. Mais aussi dans des communes plus petites, comme Pescara, sur les bords de l’Adriatique, ou Lecce, dans le sud. A l’heure actuelle, 345 "social streets" sont ainsi recensées sur le site socialstreet.it. Preuve de l'importance grandissante du concept : une délégation représentant les "social streets" a été reçue au Sénat italien lors d’un colloque sur la citoyenneté active.
Jusqu’au Brésil. Mais ce succès ne se cantonne pas à la Botte. Les "social streets" ont même traversé les Alpes. Elles fleurissent désormais de l’autre côté de l’Atlantique, au Brésil, plus précisément à Belo Horizonte et à Fortaleza. Le Portugal, l’Espagne et même la Nouvelle-Zélande ont aussi été séduits. En Suisse, un projet similaire, nommé "pumpipupe", invite à coller sur sa boîte aux lettres des stickers indiquant les objets que l’on veut bien prêter à ses voisins. Le voisinage participatif a de beaux jours devant lui.