Mais pourquoi tant de tensions ? Appellé Senkaku, par les uns, Diaoyu, par les autres, un petit archipel inhabité, en mer de Chine orientale, déchire la Chine et le Japon. Les deux pays, qui fêteront le 29 septembre le quarantième anniversaire de la normalisation de leurs relations, sont, en fait, bien loin d’entretenir des liens pacifiés.
Le problème. La Chine et le Japon revendiquent la propriété de ces huit rochers de sept kilomètres carrés, affiliés jusqu’à présent au Japon. Aucun des deux pays ne semble en tout cas prêt à faire un pas en arrière. Et pour ajouter un peu de piment dans cet imbroglio, l’île de Taïwan a décidé qu’elle était également intéressée par l’archipel.
L’intérêt. Ces petits bouts de rochers tant convoités sont une véritable mine d’or. Outre des eaux très poissonneuses, l’archipel compte des gisements potentiels d'hydrocarbures, un intérêt stratégique pour la marine chinoise.
L’acte déclencheur. C'est l'achat de ces îles par le gouvernement japonais. En avril dernier, la Préfecture de Tokyo avait annoncé qu’elle souhaitait racheter les îlots, déclenchant l’ire des Chinois. Puis le 11 septembre dernier, c’est le gouvernement central japonais qui signe un contrat de 20 millions d’euros avec leur propriétaire privé japonais. Un évènement qui a immédiatement mis le feu aux poudres. Pékin a décidé d'envoyer une flottille de navires officiels pour marquer son territoire, et assurer que la Chine ne cèderait "jamais un centimètre carré", selon l'expression du Premier ministre Wen Jiabao.
Un passé lourd. Ce n’est pas la première fois que la Chine et le Japon se disputent les îlots. Les États-Unis ont occupés les îles jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Puis les ont restitués au Japon en 1972. C'est alors que Taïwan et la République de Chine ont commencé à les revendiquer. Longtemps propriété des Ming, les îlots ont été récupérés par le Japon à la fin de la guerre sino-japonaise, en 1895. Ont suivi plusieurs tentatives de récupérations de l’archipel par les Chinois.
Le 7 septembre 2010, un bateau chinois venu pêcher autour de l'archipel, heurte le bateau de patrouille japonais qui lui ordonnait de quitter la zone.
Le bateau prend la fuite, mais l’équipage est arrêté plus tard :
Les forces en présence. Depuis plusieurs semaines, la Chine et le Japon se livrent à des démonstrations intransigeantes. Depuis la nationalisation des îles, la semaine dernière, la tension est montée d’un cran. Ce mardi, onze navires gouvernementaux chinois sont arrivés à proximité des îles administrées par le Japon.
Des populations en colère. Outre la bataille menée par les deux gouvernements, les populations chinoise et japonaise manifestent leur colère et leur haine vis à vis de leurs voisins. Des manifestations antijaponaises, parfois violentes, ont eu lieu dans de nombreuses villes dont Pékin. Et les japonais sont également descendus dans la rue pour crier leur colère, comme le montre cette photo sur laquelle on voit un homme tenir une pancarte où il est écrit : "Senkaku appartient au Japon. Arrêtez l'invasion de la Chine!".
La communauté internationale s’en mêle. Ces gesticulations nationalistes ont fini par inquiéter à l'étranger. A commencer les Etats-Unis, premier allié du Japon, qui met désormais en garde contre un risque de guerre.