Pour un grand nombre d’Américains, son nom n’évoque rien. Pourtant, comme Barack Obama et Mitt Romney, Jill Stein, du Parti Vert, est candidate à l’élection présidentielle de 2012. Mais contrairement à ses deux grands rivaux, elle apparaît très peu dans les médias et n’a pas reçu des millions de dollars pour financer sa campagne. Un sondage du Pew Research Center publié fin octobre la crédite d’1% d’intentions de vote. Portrait d’une candidate qui a décidé de se battre, contre vents et marées.
Son parcours. Jill Stein, 62 ans, est née à Chicago. Cette pédiatre diplômée de la faculté de médecine de Harvard vit aujourd’hui à Lexington, dans le Massachussetts. Sur son site officiel, elle raconte avoir commencé à militer en 1998, pour protéger les enfants des "menaces toxiques" liées aux polluants dans le poisson. En 2002, elle se présente à l’élection du gouverneur du Massachusetts et perd face à un certain Mitt Romney. Jill Stein ne récolte que 3% des voix, mais elle est jugée brillante lors du débat qui l’oppose au républicain. D’après un sondage, 32% des téléspectateurs jugent alors que c’est elle qui a remporté le duel, contre 33% pour Mitt Romney. L’écologiste se présente aussi à des élections locales du Massachusetts. Son seul mandat à ce jour est celui de conseillère municipale de sa ville de Lexington, au nord de Boston, qui compte environ 30.000 habitants. Jill Stein a aussi participé au mouvement Occupy Wall Street. Lors d’une manifestation à Philadelphie en août dernier, elle a même été arrêtée par la police.
Son programme. La candidate, fermement ancrée à gauche, plaide pour un "New Deal" (nouvelle donne) vert, inspiré du "New Deal" mis en place par Roosevelt dans les années 30. Objectif : stimuler la croissance, créer des emplois et passer à une économie verte. Le Green Party voudrait, entre autres, lancer un système de santé universel, abroger les frais de scolarité dans les universités, annuler la dette des étudiants et mettre en place un moratoire sur les saisies de maisons. Jill Stein, qui refuse les dons des entreprises, entend aussi s’attaquer au système de financement des campagnes électorales par des donateurs privés.
Ses hobbies. Jill Stein, qui a fait partie d’un petit groupe de rock folk, aime écrire et jouer de la musique. Elle apprécie aussi les longues marches en compagnie de son chien, un dogue allemand baptisé Bandita.
Sa colistière. Cheri Honkala, la colistière de Jill Stein, mène depuis des années un combat contre la pauvreté. Un thème qui la touche de très près : il y a 25 ans, elle s’est retrouvée à la rue pendant plusieurs mois avec son fils de neuf ans, contrainte de dormir dans sa voiture.
Ses chances de peser sur l’élection. Avec seulement 1 à 2% d’intentions de vote selon les sondages, elle ne risque pas de se retrouver à la Maison-Blanche, mais si elle récolte un nombre suffisant de voix, sa candidature pourrait bien faire basculer le scrutin dans un État, voire influencer le résultat finale de l’élection. En 2000, le candidat des Verts, Ralph Nader, a été tenu responsable de la défaite d’Al Gore par les démocrates. En Floride, il avait en effet raflé près de 100.000 voix qui auraient permis au démocrate de s’imposer face à George W. Bush. Le républicain, qui n’avait que 537 voix d’avance, avait alors remporté cet État-clé, et l’élection.
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Les autres candidats. Outre Jill Stein, plusieurs autres candidats tentent, tant bien que mal, de faire entendre leur voix. Gary Johnson, pour les libertariens, Virgil Goode, du Constitution party (parti constitutionnel) ou encore Rocky Anderson, du Justice Party, en font partie, même si tous ne seront pas présents sur les bulletins de vote de tous les États.
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