L’INFO. Le samedi 2 novembre, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, journalistes pour RFI, étaient enlevés puis tués à Kidal, au nord du Mali. Une attaque revendiquée quelques jours plus tard par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Cinq mois plus tard, l’enquête semble patiner et un "silence" s’est installé, dénonce sur Europe 1 Pierre-Yves Schneider, un proche de Ghislaine Dupont, qui demande à être reçu par François Hollande.
Un silence "extrêmement fort". "On nous a donné un scénario, on veut bien y croire, mais à force de trouver des contradictions et des choses paradoxales dans ce récit qui nous a été fait, on se pose des questions", explique-t-il. "Comme le silence reste extrêmement fort, on a envie de casser ça", poursuit Pierre-Yves Schneider, membre de l’association des "amis de Ghislaine Dupont".
"Tout d’un coup, il n’y a plus de piste". "Le ministre de la Défense a dit qu’il y avait des personnes identifiées, il y en avait trois au départ, il y en a eu quatre à un moment, alors qu’aujourd’hui, il n’y en n’a plus qu’une", souligne-t-il. Peu de temps après les faits, le procureur de la République de Paris avait indiqué notamment que des "soupçons très précis" pesaient sur un certain Bayes Ag Bakabo, un touareg lié à Aqmi mais tombé en disgrâce. Depuis, plus rien : "tout d’un coup il n’y a plus de piste, on ne donne pas de réponse", note Pierre-Yves Schneider.
Ils veulent être reçus par Hollande. Le parquet de Paris a indiqué mercredi qu’un juge allait être désigné au printemps pour enquêter sur l’assassinat : "au retour de la demande d’entraide internationale […] une information judiciaire [va] être ouverte au printemps 2014". Une demande d’entraide "exceptionnelle", qui "vise l’audition, après levée d’immunité, de fonctionnaires internationaux de la Minusma basée au Mali", selon le parquet. "Ce n’est pas uniquement la justice qui va trouver la solution : c’est aussi les gens sur le terrain, donc ce sont les services de l’Etat", assure Pierre-Yves Schneider, ajoutant : "c’est pour cela que nous demandons à être reçus par le président de la République, assez rapidement si possible".
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