Le colonel Kadhafi semble reprendre le contrôle du territoire libyen. Les forces du régime progressaient dimanche vers Benghazi, siège de la rébellion dans l'est de Libye, après avoir reconquis de nouvelles villes à coups d'obus et de raids aériens.
La ligne de front s'est déplacée davantage vers l'Est, les villes tenues par les rebelles tombant les unes après les autres aux mains des troupes du régime de Mouammar Kadhafi qui s'est dit déterminé à venir à bout de l'insurrection malgré les protestations et sanctions internationales. Après Al-Uqaila sur la route côtière, c'est la localité d'al-Bicher plus à l'est qui est désormais sous contrôle des loyalistes qui bombardaient aussi Brega, à quelque 240 km de Benghazi, quartier général du Conseil national de transition regroupant l'opposition.
Les lignes coupées à Benghazi
Aux cris de "Allah O Akbar", des dizaines de rebelles ont fui la ville stratégique de Brega à bord de véhicules transportant des batteries anti-aériennes de la DCA, se dirigeant vers la ville d'Ajdabiya à 80 km plus à l'est. La télévision d'Etat libyenne a ensuite affirmé que Brega avait été "purgée" des insurgés.
A Benghazi, à un millier de km de la capitale Tripoli, bastion des pro-Kadhafi, toutes les lignes des téléphones portables étaient coupées, les communications des opérateurs Libyana et Al-Madar ne fonctionnant plus.
A l'Ouest, Zawiyah, qui a été le bastion rebelle le plus proche de la capitale, est tombée aux mains du régime après plus de deux semaines de résistance acharnée. En revanche, les rebelles contrôlaient toujours Misrata, à150 km à l'est de Tripoli, mais des tirs d'armes automatiques étaient entendus aux abords de la ville, selon un habitant.
La France veut accélérer ses "efforts"
La communauté internationale semble lente à agir. Après des réunions de l'Otan et l'Union européenne qui n'ont pas abouti à des résultats concrets pour stopper la répression, une nouvelle rencontre ministérielle du G8 est prévue lundi. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton et ses homologues européens devront se pencher à Paris sur la question de la zone d'exclusion aérienne et se concerter avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, la position de Moscou restant également floue.
Jusqu'à présent, les Européens, divisés entre eux, hésitent à instaurer une telle zone, même s'ils ont souligné la possibilité d'utiliser "toutes les options" contre Mouammar Kadhafi. Samedi, c'est la Ligue arabe qui a apporté son soutien à une telle mesure. Washington et Paris ont exigé un mandat de l'ONU pour instaurer une zone d'exclusion aérienne. Londres et Paris travaillent à un projet de résolution pour une telle zone à soumettre au Conseil de sécurité. Et dimanche, le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a déclaré que la France allait accélérer "ses efforts" pour remplir la volonté de la communauté internationale de protéger la population libyenne.