Contrairement à celle des autres dictateurs du monde arabe, Ben Ali et Hosni Moubarak en tête, personne n’est actuellement capable de chiffrer précisément la fortune de Mouammar Kadhafi. Le pourtant richissime dirigeant libyen, qui fait face dans son pays à une révolte populaire sans précédent, n’apparaît dans aucun classement des grandes fortunes mondiales. The Guardian s’est essayé à l’exercice. Le quotidien britannique évoque des comptes secrets à Dubaï et en Asie du Sud-Est. Et avance un chiffre : plus de 50 milliards d’euros.
Il ne s’agit pas à proprement parler de fortune personnelle. Mais des revenus de la manne pétrolière investis dans un fond souverain, un fonds d’Etat donc, le Libyan investment authority (LIA). Toujours selon le Guardian, ce fonds a réalisé de nombreux investissements, en Italie notamment. Le LIA possède ainsi 1% de la compagnie pétrolière italienne Eni, 2% de Fiat ou encore 7,5% de la première banque italienne, Unicrédit.
Les enfants investissent
Ce que l’on sait également, c’est que les enfants de Kadhafi reçoivent tous les mois des revenus conséquents de cette manne pétrolière. Et ce sont eux, essentiellement, qui réalisent des investissements à l’étranger, dans des hôtels en Italie, dans le club de foot de la Juventus, ou encore dans certaines sociétés de communication. Le Guardian évoque ainsi Quinta communciation, basée à Paris, mais créée par Silvio Berlusconi dans les années 1990.
Concernant les investissements immobiliers, le Guardian évoque 13.000 m2 de bureau en plein Oxford Street, à Londres, dans la Portman House. Le quotidien évoque aussi une villa, avec huit chambres et piscine, au Nord de Londres. Autant de biens qui appartiennent donc aux sept fils et à la fille du dictateur. Concernant Mouammar Kadhafi lui-même, aucune enquête n’a encore pu cerner ses avoirs détenus en propre.