Où en est-on ? - Les chefs d'Etat de l'UE ne cachent pas leur pessimisme à quelques heures du sommet extraordinaire qui doit les réunir pour la désignation du premier président et du futur chef de la diplomatie des 27. Tous deux seront appelés à mieux faire entendre la voix du continent dans le monde.
Les dirigeants de l'UE, à qui reviennent la décision, ont mené plusieurs jours de tractations infructueuses pour tenter de trouver un consensus. Seule la chancelière allemande Angela Merkel s'est dite persuadée qu'un accord serait trouvé rapidement.
Le premier président stable du Conseil européen doit en principe être une personnalité de la droite européenne, pour refléter sa domination sur l'échiquier politique du continent. Tandis que le poste de Haut représentant aux affaires étrangères est revendiqué par la gauche.
Les favoris au poste de président - Le premier ministre belge, Herman Van Rompuy, est toujours favoripour la présidence. Discret et prêt à se contenter d'un rôle de facilitateur de compromis, il présente l'avantage, du point de vue de certains grands Etats, de ne pas leur faire d'ombre. Il est en concurrence avec, entre autres, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, le Néerlandais Jan Peter Balkenende, et même le Britannique Tony Blair, toujours soutenu bec et ongle par Londres malgré de maigres chancesde l'emporter.
Selon Martin Schultz, président du groupe socialiste au Parlement européen, Paris et Berlin se sont mis d'accord pour soutenir un candidat du Benelux. "Mon impression est que tout va dans la direction de M. Van Rompuy ou de M. Juncker", a-t-il dit à une radio allemande.
Mais d'autres noms pourraient sortir du chapeau comme celui de l'ex-présidente lettone Vaira Vike-Freiberga, 71 ans, qui surfe sur la vague "féministe" qui a déferlé ces derniers jours à Bruxelles.
Les favoris au poste de Haut représentant - La confusion est encore plus grande au sujet du Haut représentant qui sera également vice-président de la Commission européenne et sans doute la personnalité comptant le plus dans la nouvelle Europe. Le chef de la diplomatie britannique, David Miliband, considéré longtemps comme favori, s'est retiré, mais son nom continue de circuler. Il a laissé sa place à l'Italien Massimo D'Alema, soutenu par son pays et les socialistes européens, qui revendiquent le poste. Mais la candidature de cet ancien communiste est contestée par certains pays de l'ex-bloc soviétique. Et il doit compter avec l'Espagne qui entend pousser son ministre des Affaires étrangères Miguel Angel Moratinos. Selon le quotidien espagnol El Païs, ce choix serait également celui de la France.