Alors que la Belgique est plongée dans une grave crise politique, il est des sujets qui recueillent la quasi-unanimité des voix des parlementaires d’outre-Quiévrain. L’interdiction de la burqa, par exemple, qui a été votée jeudis par 136 voix sur 138 par les députés belges, qui ont pour une fois dépassé leur couleur politique ou leur appartenance linguistique. Porter el voile intégral sera donc interdit non seulement dans tous les services publics, mais aussi dans l'intégralité de l'espace public y compris la rue.
"L'image de notre pays à l'étranger est de plus en plus incompréhensible mais, au moins, par rapport à l'unanimité qui va s'exprimer au sein de ce Parlement, il y a un élément de fierté à être Belge", s'était félicité avant le vote le député libéral Denis Ducarme. "Nous sommes le premier pays à faire sauter le verrou et nous espérons être suivis par la France, la Suisse, l'Italie, les Pays-Bas, les pays qui réfléchissent. Qu'un pays, un tout petit pays, un peu difficile à gérer, ait pris une initiative comme celle-là, les aidera peut-être à aller plus loin."
Sécurité et dignité de la femme
Le texte ne parle pas explicitement de burqa ou de niqab; il prévoit que les personnes qui "se présenteront dans l'espace public le visage masqué ou dissimulé, en tout ou en partie, par un vêtement de manière telle qu'ils ne soient plus identifiables" seront punis d'une amende et/ou d'une peine de prison de un à sept jours. Des exceptions sont toutefois prévues pour les événements festifs comme les carnavals, s'ils ont été autorisés par décision municipale.
Deux arguments principaux ont été avancés par les législateurs : la question de la sécurité - il faut que chacun soit identifiable en tous lieux - et celle de la "dignité de la femme" et du respect des "principes démocratiques fondamentaux". La chambre haute du Parlement belge, le Sénat, devra également se prononcer sur le texte. Ce qui, compte tenu de la crise politique, pourrait prendre du temps.