"Le roi a accepté cette démission". Le Premier ministre belge, Elio Di Rupo, a présenté lundi au roi Philippe la démission de son gouvernement au lendemain des élections législatives, organisées en même temps que les européennes, et marquées par une victoire des nationalistes flamands en Flandre. "Le roi a accepté cette démission et chargé le gouvernement de l'expédition des affaires courantes", a indiqué le Palais royal, en précisant que le roi Philippe allait mener des "consultations" avec les dirigeants des principaux partis pour rechercher une majorité capable de gouverner le pays. Il avait fallu 541 jours, après les législatives de 2009, pour y parvenir.
Une percée des nationalistes flamands. Les nationalistes flamands sont sortis victorieux dimanche des élections législatives en Belgique. La Nouvelle alliance flamande (N-VA) du maire d'Anvers, Bart De Wever, a réussi son pari de dépasser la barre des 30% des suffrages en Flandre, où vivent environ 60% des Belges. Elle remporterait quelque 32% des voix, loin devant les chrétiens-démocrates du CD&V (environ 20%), selon des projections basées résultats toujours partiels en fin de soirée. Très acclamé et faisant le "V" de la victoire, Bart De Wever, qui a défendu un programme économique aux forts accents néo-libéraux, a affirmé ses ambitions dimanche soir. Il veut d'abord trouver "le plus rapidement possible" des partenaires pour une "coalition forte" et "logique" pour diriger la Flandre. Comprendre: clairement orientée à droite.
Impossible coalition ? Les nationalistes flamands ne sont cependant pas assurés de pouvoir former une nouvelle majorité pour gouverner le royaume. Au niveau fédéral, "nous ne voulons pas de longue crise politique et donc (...) nous voulons prendre l'initiative pour voir ce qui est possible", a promis Bart De Wever. Le responsable nationaliste devrait être appelé par le roi Philippe, qui a succédé à son père Albert II en juillet dernier, à chercher des partenaires, y compris francophones, pour constituer un gouvernement fédéral. Une position quasi schizophrénique pour un homme qui clame que la Belgique ne fonctionne plus. Et un pari qui serait loin d'être gagné. "Bart De Wever Premier ministre, ce serait comme confier la garde du poulailler à un renard", a prévenu de son côté Elio Di Rupo.
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