La Côte d'Ivoire se prépare à de nouvelles violences vendredi au lendemain d'affrontements meurtriers entre les forces de sécurité loyales à Laurent Gbagbo et les partisans d'Alassane Ouattara, qui projettent de nouveaux rassemblements dans la journée. Les affrontements ont fait jeudi au moins onze victimes.
Les deux “présidents“ qui revendiquent le pouvoir en Côte d’Ivoire depuis l’élection présidentielle continuent d’avancer leurs pions pour tenter de faire plier le camp d’en face. Alassane Ouattara a lancé jeudi une marche pour prendre le contrôle de la télévision publique, en vain. Les pro-Gbagbo ont, eux, pris le contrôle d’un barrage permettant d'accéder au quartier général d'Alassane Ouattara, afin de limiter ses mouvements.
Nouvelle marche sur la télévision publique
Malgré l'échec de sa marche de jeudi, le camp d'Alassane Ouattara entend repartir à l'assaut de la télévision d'Etat ivoirienne (RTI) et du siège du gouvernement à Abidjan pour tenter de faire plier le régime de Laurent Gbagbo.
Le siège de la RTI, situé dans le quartier chic de Cocody, était cerné par un impressionnant déploiement d'au moins une centaine de gendarmes, militaires et policiers, et un véhicule blindé était garé devant l'entrée.
Les policiers se déploient, le pays s’immobilise
La capitale économique ivoirienne Abidjan était quadrillée vendredi matin par les forces de l'ordre fidèles à Laurent Gbagbo. La circulation était quasi-inexistante dans la ville, privée de transports en commun et quelques rares taxis, et l'activité très réduite.
Dans le quartier d'Abobo (au nord d’Abidjan), favorable à l'autre président proclamé Alassane Ouattara et théâtre jeudi des manifestations parmi les plus importantes, un déploiement massif de gendarmes et de militaires. Même constat dans les quartiers populaires d'Adjamé (au nord d’Abidjan) et Yopougon (sud, fief de Laurent Gbagbo).
C'est dans ce climat de vive tension que l'Union Européenne a appelé l'armée ivoirienne à se ranger aux côtés d'Alassane Ouattara. Nicolas Sarkozy a par ailleurs donné un ultimatum àLaurent Gbagbo pour qu'il quitte le pouvoir. Ce dernier est depuis l'objet de vives critiques de la communauté internationale, et notamment de la part de l'Organisation régionale d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), de l'ONU, de l'Union Européenne et des États-Unis.