La Côte d'Ivoire toujours sous tension

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avec AFP , modifié à
Après les assauts visant les forces de l'ordre, le  siège du parti de Gbagbo a été mis à sac.

La Côte d'Ivoire tente de tourner la page de la guerre civile qui l'a ensanglantée en 2010 et 2011, mais les relents de violences et de règlements de comptes restent nombreux. Après plusieurs attaques visant gendarmes et policiers, c'est au tour du parti de l'ex-président Laurent Gbagbo d'être visé. Le siège du Front populaire ivoirien (FPI), a été attaqué samedi à Abidjan par des inconnus, qui ont fait deux blessés. Le parti a mis en cause des partisans du chef de l'Etat, Alassane Ouattara. Le parti présidentiel, le Rassemblement des républicains (RDR) a fermement démenti.

Un raid violent sans explication

L'assaut s'est déroulé au moment où des membres de la jeunesse du FPI tenaient une réunion. "Nous étions en réunion, nous étions au nombre de dix. Venues à bord d'un mini-car, des personnes non identifiées, armées de gourdins, de machettes et de fusils de chasse, ont fait irruption dans les locaux", a raconté un membre de la section jeunesse du FPI, Jean-Luc Ouallo.

Un autre jeune du FPI a raconté que les assaillants sont arrivés peu avant midi et ont dit aux jeunes: "sortez, sortez, sinon on brûle tout". Certains se sont alors réfugiés dans les toilettes, a-t-il précisé.

Quelques minutes plus tard, une voiture incendiée brûlait devant l'entrée du siège, situé dans le quartier chic de Cocody. L'intérieur a été saccagé, les vitres de toilettes brisées, et des documents traînaient par terre. Deux personnes sur place ont été légèrement blessées, l'une à la tête et l'autre à la joue, par les assaillants.

La tension ne retombe pas à Abidjan

Cette attaque n'est que le dernier soubresaut d'une transition politique qui n'arrive pas à sa fin. En effet, elle survient en plein regain de tension dans le pays, après deux semaines au cours desquelles les Forces républicaines (FRCI), l'armée ivoirienne, ont essuyé des assauts en série à Abidjan, dans ses environs et dans l'Ouest, y perdant dix hommes.

Jeudi à Dabou, à environ 50 km à l'ouest d'Abidjan, les assaillants ont visé le camp FRCI, les bases de la police et de la gendarmerie, tué trois civils et ouvert la prison d'où se sont évadés des dizaines de détenus.

Le Premier ministre Jeannot Kouadio Ahoussou a appelé les auteurs de ces attaques à déposer les armes pour ne pas empêcher le "renouveau" ivoirien, plus d'un an après la fin d'une crise postélectorale (décembre 2010-avril 2011) aux quelque 3.000 morts. Il a appelé au dialogue et annoncé la prochaine organisation de "missions d'écoute et de sensibilisation" dans le pays.