La situation reste des plus chaotiques au Mali, moins de deux semaines après le coup d’Etat militaire du 22 mars. Dimanche, les rebelles touaregs ont pris Tombouctou et ils ont désormais la mainmise sur la moitié Nord du pays. Le sort du président déposé, Amadou Toumani Touré, reste incertain, et la junte qui s’est installée au pouvoir est très fragilisée. Devant tant d’incertitudes, Paris a invité lundi ses ressortissants français à quitter le Mali.
"Compte tenu de l'instabilité de la situation sécuritaire qui prévaut actuellement dans le pays et notamment à Bamako, il est conseillé à nos compatriotes dont la présence n'est pas indispensable de quitter provisoirement le pays", indique le ministère des Affaires étrangères sur son site internet "Conseils aux voyageurs". "Il est recommandé d'éviter tout déplacement au Mali jusqu'à nouvel ordre", ajoute aussi le Quai d'Orsaydans une nouvelle recommandation à l'intention des quelque 5.000 Français se trouvant au Mali.
La France s’en remet à la Cédéao
Cette mise en garde intervient alors que les rebelles touaregs donc, mais aussi des groupes armés islamistes, progressent vers le sud du pays après avoir pris le contrôle de sa partie nord. Ex-puissance coloniale, la France a préféré jusqu'à présent s'en remettre à la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest, (Cédéao) pour rétablir l'ordre constitutionnel et garantir l'intégrité du pays.
Un sommet de la Cédéao, associant des représentants de la communauté internationale, est prévu ce lundi à Dakar en marge de l'investiture du nouveau président Macky Sall, à laquelle doit assister Alain Juppé.
Pas d'intervention militaire
Le ministrsedes Affaires étrangères a par ailleurs affirmé lundi à Dakar qu'il n'y aurait pas d'intervention militaire française au Mali. "La situation est dangereuse, c'est la raison pour laquelle j'ai demandé à nos ressortissants dont la présence n'est pas indispensable de quitter le pays", a déclaré Alain Juppé à des journalistes, ajoutant: "nous pouvons aider sur le plan logistique ou la formation, mais il n'est pas question de mettre des soldats français sur le sol du Mali".