Ils peuvent souffler. Au terme de trois ans de lutte acharnée, David et Sophie Barlagne, un couple de Français établis depuis six ans à Montréal et qui risquait d'être expulsé à cause du handicap d'une de leurs filles, a obtenu le droit de résidence permanente dans le pays.
La plus jeune fille du couple, Rachel, huit ans, est atteinte de paralysie cérébrale légère. Elle avait été qualifiée de "fardeau excessif" pour le Canada, car son traitement dépasse de 5.259 dollars canadiens par an le coût moyen des services de santé dont bénéficie un Canadien.
Pour mettre fin à cette aberration administrative, les Barlagne avaient déposé jeudi dernier une demande humanitaire auprès du ministère canadien de l'Immigration. Un accord est intervenu entre les gouvernements québécois et canadien pour permettre aux Barlagne de rester de façon "permanente" au Canada.
Un "visa de résidence permanente"
"On a émis aujourd'hui des certificats de sélection du Québec à la famille Barlagne pour que la famille puisse rester ici. Et on a une entente avec le gouvernement fédéral (qui) va accorder la résidence permanente à la famille", a précisé la ministre québécoise de l'Immigration, Kathleen Weil.
Le certificat de sélection du Québec dont disposaient déjà les Barlagne va être renouvelé. Ils recevront ensuite "un visa de résident permanent" du gouvernement canadien.
Le drame de la famille Barlagne avait ému la population québécoise et suscité une vaste vague de solidarité dans les médias traditionnels et sociaux, amenant la classe politique à se prononcer en pleine campagne législative.
"Une explosion de joie"
"Je crois qu'on a pas eu besoin de l'annoncer. La joie transparaissait tellement sur nos visages", a confié à Europe 1 la mère de l'enfant, Sophie Barlagne.
"Pour l'instant, seuls les amis parlent de célébration. Nous parlons juste de repos, de soulagement. On veut vraiment digérer cette nouvelle-là. L'explosion de joie viendra vraiment quand cela sera écrit noir sur blanc", a-t-elle nuancé.