C’était une alerte "majeure" au tsunami, le niveau maximum, avec des vagues attendues d’au moins trois mètres. Il n’en a en fait rien été. Les autorités japonaises ont officiellement présenté leurs excuses pour avoir ordonné l'évacuation de plus d'un demi-million de personnes. Une démarche peu commune.
Après le séisme au Chili, de l’autre côté du Pacifique, le niveau de la mer s'est bien élevé à certains endroits de 120 cm. Dans plusieurs ports japonais, l’eau a bien franchi les digues et recouvert les quais et les routes côtières. Mais rien à voir avec une vague géante qui aurait tout emporté sur son passage. On ne déplore d’ailleurs aucune victime, ni aucun dégât important.
Des conclusions "excessives"
Des routes et des lignes de chemins de fer le long de la côte ont été fermées par mesure de précaution. Surtout, les habitants évacués ont passé un jour et une nuit dans des centres d’hébergement d’urgence ou dans leur véhicule.
Yasuo Sekita, un des responsables de l'Agence chargé des séismes et des tsunamis, en a tiré les conclusions : "les prévisions se sont révélées un peu excessives. Je vous prie d'accepter mes excuses pour l'alerte qui a duré trop longtemps et pour la gêne qu'elle a occasionnée".
C’est la première fois depuis 15 ans au Japon qu’une alerte "majeure" est lancée. Mais le pays se prépare depuis longtemps à mieux faire face aux catastrophes naturelles qui le frappent régulièrement : typhons, tremblements de terre et tsunamis. Un système informatisé permet en théorie de prévoir l’arrivée d’une vague.
En 1993, l’île d’Okushiri avait été frappée par une vague de 31 mètres :
Mais à force de crier au loup, prévient Satoko Oki, professeur à l'Université de Tokyo, "la difficulté est de convaincre la prochaine fois la population que l'alerte est sérieuse et qu'il faut évacuer". Un comble dans le pays qui a inventé le mot "tsunami".