L'INFO. C'est un séisme fiscal planétaire. Des millions de transactions "offshore" ainsi que des dizaines de milliers de noms de sociétés et de particuliers provenant de 170 pays dans le monde entier sont dévoilés jeudi. Ces révélations proviennent du travail de 86 journalistes du monde entier au sein de 38 médias (The Guardian, la BBC, le Washington Post, Le Soir ou encore Le Monde) sous la direction de l'International Consortium of Investigate Journalists (ICIJ) à Washington.
>>> A voir : une infographie mise en ligne par CBC News.
160 fois "Wikileaks". Ces journalistes ont rassemblé durant quinze mois 2,5 millions de fichiers ainsi que les comptes de 120.000 sociétés offshore. La fuite informatique équivaut, rapporte Le Soir à 160 fois le volume des câbles diplomatiques, comme ceux de WikiLeaks en 2010.
Il s'agirait principalement de courriers électroniques, bases de données, tableurs, copies de papiers d'identité, lettres, précise Le Monde dans son édition abonnés.
Quels paradis fiscaux ? Ces sociétés sont principalement établies dans les îles Vierges britanniques, aux Caïmans, aux îles Cook, aux Samoa, à Singapour. Les experts cités par The Guardian estiment que l'argent placé dans ces paradis fiscaux et qui échappe donc de cette façon au fisc est l'équivalent du Produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis et du Japon réunis !
Qui est mis en cause ? Ce que l'on sait c'est que les détenteurs de ces comptes "offshore" sont des riches et puissants du monde entier. Il y aurait 130 Français impliqués dans le scandale, précise Le Monde dans son édition abonnés.
- Dans le monde : Pêle-mêle, il y a des proches de Vladimir Poutine, le président russe, les filles du président de l'Azerbaïdjan, une collectionneuse d'art espagnole ou encore l'ancien ministre des finances de la Mongolie. A cette liste de VIP, il faut ajouter de nombreux quidams : des dentistes américains ou encore des villageois grecs qui échappent ainsi aux services fiscaux de leurs pays respectifs.
- En France : Parmi les 130 Français impliqués, figure un homme d'affaires français, Jean-Jacques Augier, l'un des trésoriers de la campagne de François Hollande. Il aurait bénéficié de cette industrie offshore, selon The Guardian. Il aurait ainsi investi en Chine en 2005 et bénéficié d'argent placé sur des comptes dans les îles Vierges britanniques pour réaliser cet investissement.