L’INFO. Il y a seulement deux millions d'habitants sur une surface de 12.000 km2 et pourtant, les Qataris possèdent le plus haut PIB du monde avec près de 66.000 euros. Une puissance financière qui fait que depuis une petite dizaine d’années, le Qatar s’exporte tous azimuts à l’étranger. Et la France est le deuxième récipiendaire des investissements derrière le Royaume-Uni. C’est dan ce cadre que François Hollande, le président français, arrive Samedi au Qatar pour "conforter une relation forte et traditionnelle", selon une source diplomatique. Dans ce petit pays du Golfe, l'émir mène une politique hyperactive d'investissements à l'étranger.
40 milliards à dépenser. Le Qatar investit dans tous les secteurs. Pêle-mêle : le club de football du Paris-Saint-Germain, Le Tanneur, marque corrézienne de sacs, appréciée par Valérie Trierweiler la Première dame, des millions d’hectares de terres agricoles en Australie, les magasins Harrod’s à Londres, des prises de participations très stratégiques dans plusieurs entreprises du CAC 40 par exemple comme Total ou Vinci, des droits télé ou le marché de l’art… Le point commun de ces investissements qataris : ils sont obligatoires. L’émir a décidé de dépenser tout l’excédent budgétaire à l’étranger. Cela représente près de 40 milliards d’euros par an.
La France accueille 10% des investissements du Qatar à l'étranger. Le richissime émirat gazier avait lancé fin 2011 un projet de fonds pour les banlieues françaises doté de 50 millions d'euros, suscitant une polémique que le gouvernement avait tenté d’éteindre.
Quel est la place du Qatar dans l'économie française ? Laurent Guimier a enquêté :
La place du Quatar dans l'économie françaisepar Europe1frUne agence de mannequins. Dix ans après le début de ces investissements, le Qatar en tire les fruits. "Tout le monde vient chez nous", explique Mohamed Mohamed Jaidah, 31 ans. Quand il étudiait encore à Paris il y a quelques années, on cherchait encore son pays sur une carte. Aujourd’hui, on lui tend des dizaines et des dizaines de cartes de visite. "La plus originale était d’investir dans une agence de mannequins justement en France. On a limite envie de fermer la porte en disant : ‘calmez-vous !’ Mais au final, plus sérieusement, même avec mon amour pour la France et pour Paris, ce sont les intérêts économiques avant les intérêts du cœur", affirme-t-il sans ambage.
Aucun cadeau aux entreprises. Pour autant, cette ouverture à l’internationale implique quelques contreparties. Un expatrié français d’un grand groupe hexagonal sous couvert d’anonymat l’affirme : "on ne nous fait aucun cadeau sur place". Au Qatar, les entreprises françaises subissent une concurrence internationale très féroce. C’est également le cas lorsqu’une entreprise étrangère s’installe au Qatar. Dans la loi, un Qatari récupère systématiquement 51% d’une entreprise, soit la majorité des parts.