Le Qatar a créé la surprise mercredi en proposant d'accueillir à Doha le siège de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), établi à Montréal, initiative qui a provoqué une réaction immédiate des autorités canadiennes.
Selon un diplomate ayant assisté à la présentation, le Qatar a particulier évoqué, pour mettre en avant sa candidature, le climat hivernal de Montréal et et la distance qui sépare cette ville de l'Europe et de l'Asie. Il a également déploré les difficultés que rencontreraient, selon lui, les membres des délégations pour obtenir des visas canadiens.
Le Qatar s'est engagé à construire pour l'OACI un siège ultramoderne et à couvrir ses dépenses d'exploitation. Le riche émirat se propose par ailleurs d'exempter totalement tant l'organisation que son personnel - environ un millier de personnes - des taxes et impôts. L'initiative du Qatar a créé un fort effet de surprise parmi les diplomates représentants les pays membres, à qui elle a été présentée mercredi.
La proposition devrait être examinée lors de l'assembléé triennale des 191 membres de l'organisation prévue à l'automne, du 4 septembre au 4 octobre. Son principe devra être approuvé par 60% des 191 membres, a indiqué à l'AFP un porte-parole de cette agence de l'ONU, Anthony Philbin. S'il l'est, des négociations très détaillées devraient suivre.
Le gouvernement canadien n'a pas tardé à réagir pour empêcher que l'OACI quitte Montréal. Le ministre des Affaires étrangères John Baird s'en est entretenu à deux reprises au cours des deux derniers jours avec le Premier ministre du Qatar, a indiqué son porte-parole Joseph Lavoie. Le chef de la diplomatie a souligné qu'il était prêt à coopérer avec le gouvernement provincial du Québec et la ville de Montréal pour garder l'organisation là où l'avait placée la Convention de Chicago signée en 1944, qui avait créé l'OACI.