Farzana Parveen, une Pakistanaise de 25 ans, a été lapidée par sa propre famille, devant des policiers impassibles. Le crime de cette jeune femme, qui était enceinte : s'être mariée par amour, sans l'assentiment de sa famille. L'affaire, qui a fait réagir le Premier ministre, a pris une tournure shakespearienne quand le veuf de la jeune femme a admis avoir... tué sa première épouse.
Elle devait témoigner au tribunal. Mardi, Farzana Parveen se rendait au tribunal pour témoigner contre sa famille, qui accusait son "Roméo" de l'avoir "kidnappée", alors qu'elle avait choisi de l'épouser. Mais la jeune femme n'a jamais pu témoigner : dès son arrivée devant le tribunal de Lahore, une trentaine de membres de sa famille l'ont attaquée. Son frère, armé d'un fusil, a d'abord ouvert le feu sur elle, mais "il a raté sa cible", selon un policier. La jeune femme a tenté de prendre la fuite, mais est tombée par terre. Là, des membres de de sa famille "l'ont alors entourée et l'ont battue à mort avec des briques".
Farzana Iqbal stoned to death by her father & two brothers in an apparent ‘honour killing’ outside Lahore High Court pic.twitter.com/Jv3UY6g07O— Nadeem Malik (@nadeemmalik) May 30, 2014
Le mariage forcé reste la norme. Dans un pays où les mariages forcés demeurent la norme, un mariage d'amour n'est pas concevable. Au Pakistan, près de 1.000 femmes ou adolescentes ont été tuées l'an dernier pour avoir "déshonoré" leur famille. En général, les auteurs de ces meurtres jouissent d'une totale impunité.
Nawaz Sharif a réagi. Dans le cas de Farzana Parveen, son mari, dont elle était la seconde épouse, a demandé à la police de Lahore de déposer des accusations contre les membres de la famille de la jeune femme. Le crime a suscité une vague d'indignation dans le pays et poussé le Premier ministre, Nawaz Sharif, à réagir. Il a exigé jeudi des "mesures immédiates", jugeant ce crime "totalement inacceptable".
Les aveux du veuf. Jeudi, l'affaire a connu un rebondissement macabre et très inattendu : le veuf de Farzana, Mohammad Iqbal, 45 ans, a avoué avoir tué sa première épouse. L'homme a échappé à la justice... en échange du prix du sang. A l'époque, le fils du couple avait porté plainte contre son père, mais lui avait ensuite pardonné après le versement du "prix du sang".