Nom : Jorge Mario Bergoglio
Age : 76 ans
Ancienne fonction : archevêque du diocèse de Buenos Aires et primat d'Argentine
Nouvelle charge : pape depuis mercredi sous le nom de François
Sa candidature a retenu toute l'attention des cardinaux, mais était-il vraiment le candidat idéal pour le poste ? Son nom ne figurait même pas parmi les favoris du scrutin. Pour le décrire, les mots "simples" et "humbles" reviennent, mais qu'en est-il des autres caractéristiques attendues du futur souverain pontife et exprimées juste avant le conclave ?
> François, c’est (aussi) le pape supporter
>>> On attendait un pape ouvert… mais pas révolutionnaire. "Il faut aussi que ce soit un homme de dialogue qui sache écouter et faire travailler ensemble des gens différents", avait souligné l'archevêque de Paris Mgr André Vingt-Trois. Mais il devra aussi "être très enraciné dans la foi, un homme de piété qui ait une bonne ouverture théologique et soit capable de comprendre, au moins d'accueillir, les expressions culturelles autres que la sienne". Le futur pape devait donc à la fois s'ouvrir aux évolutions de notre société et au dialogue sans pour autant rompre avec la doctrine conservatrice de Benoît XVI.
En fait... C'est plutôt le cas. Jorge Mario Bergoglio est considéré comme un modéré, de tendance réformiste. Mais ses prises de position sont restées proches de celles du Vatican : en 2012, il s'est ainsi opposé avec force à la loi légalisant le mariage homosexuel en Argentine, et contre le droit aux transsexuels de changer de sexe à l'état civil.
>>> On attendait un pape plus jeune : Benoît XVI avait été élu à l'âge de 78 ans. Mais pour cette nouvelle élection, Mgr Jean-Pierre Ricard, cardinal et archevêque de Bordeaux avait prévu sur Europe 1 que les cardinaux ne désigneraient pas "un pape qui aurait plus de 75 ans". "On va prendre un pape dans une tranche plus jeune", avait-t-il assuré, ajoutant toutefois que l'âge n'était "pas le critère numéro un".
En fait... A 76 ans, le pape François a seulement deux années de moins que Benoît XVI lorsque celui-ci a été élu.
> Son portrait... vu de Google
>>> On attendait un pape venu d'ailleurs : Depuis la mort de Jean-Paul II, l'hypothèse d'un pape africain ou latino-américain, censé mieux représenter ces deux continents où l'Eglise catholique gagne encore des fidèles, se renforçait. Pour Mgr Podvin, il fallait un pape qui ait également "cette compréhension des cultures" car "le centre de gravité de l'église est au sud".
En fait... "Ils sont allés me chercher au bout du monde", a lui-même plaisanté l'Argentin Jorge Mario Bergoglio dès qu'il est apparu au balcon de la basilique Saint-Pierre de Rome.
>>> On attendait un homme à poigne : Le futur pape doit être avoir de "l'autorité" pour "régler les dysfonctionnements" de l'Eglise et apporter "plus de transparence", avait également prévenu Mgr Podvin sur Europe 1, faisant référence à Vatileaks et aux affaires de corruption qui ont récemment secoué l'Eglise. Il lui faudra "un caractère de fer (…) parce qu'il y a beaucoup de choses à refaire, des choses pas toujours très agréables", avait aussi estimé Caroline Pigozzi, journaliste à Paris Match et spécialiste du Vatican.
En fait... Jorge Mario Bergoglio "est très exigeant, il a du caractère", a jugé sur Europe 1 jeudi matin le Père Horacio Brito, recteur de Lourdes et qui a étudié avec lui à Buenos Aires.
> François, ça se dit comment en espagnol, en chinois, etc...
>>> "Une surprise" n'était pas exclue : "Je m'attends à une surprise, à un nom qu'on n'a pas prononcé, à un homme auquel on n'a pas pensé, qui sera l'homme dont l'Eglise a besoin aujourd'hui", avait confié au début du conclave Mgr Jean-Michel Di Falco, évêque de Gap sur Europe 1.
En fait... Le choix de Jorge Mario Bergoglio a effectivement suscité la surprise car son nom ne circulait pas parmi les favoris, à l'inverse de l'italien Angelo Scola ou le brésilien Odilo Scherer nous. Cependant, ce choix n'était pas une grande surprise pour les cardinaux car on sait maintenant que l'Argentin était le dernier cardinal en lice face à Benoît XVI lors du conclave de 2005. "C'est un choix sans imagination", a même jugé Philippe Levillain spécialiste de la Papauté jeudi matin sur Europe 1. "On est revenu aux possibilités offertes par le conclave en 2005"
>>> On attendait plutôt un Pierre ou un Pie : Les spécialistes attendaient que le Pape choisisse un nom classique. D'ailleurs, les bookmakers britanniques pariaient plutôt sur Pierre, Pie, sinon Jean-Paul ou un nouveau Benoît.
En fait... Jorge Mario Bergoglio a choisi le nom de François en référence à Saint François d'Assise. Un choix original, car aucun des 265 papes précédents n'a porté ce nom. "C'est sans doute le signe de plus d'ouverture, d'une remise en question d'un formalisme trop strict et d'un retour aux premiers temps de l'Eglise, lorsqu'elle n'était pas embourbée dans les institutions", a décrypté Raphaël Liogier, directeur de l'Observatoire du religieux décrypte pour Europe1.fr. "Le nom 'François' n'a encore jamais été choisi précisément parce qu'il représente la critique des institutions, de la rigidité", ajoute-t-il.