Le terroriste Carlos lâché par le Venezuela ?

Carlos dirigeait un groupe d'activistes d'extrême gauche qui fut soutenu, armé et hébergé par le bloc communiste d'Europe de l'Est , notamment la RDA, la Hongrie et la Roumanie mais aussi protégé par la Syrie, l'Irak et le Yémen.
Carlos dirigeait un groupe d'activistes d'extrême gauche qui fut soutenu, armé et hébergé par le bloc communiste d'Europe de l'Est , notamment la RDA, la Hongrie et la Roumanie mais aussi protégé par la Syrie, l'Irak et le Yémen. © Reuters
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Charles Carrasco avec AFP , modifié à
ZOOM - La république bolivarienne est embarrassée par la situation de son ressortissant, Ilich Ramirez Sanchez.

L'INFO. Il n'est pas content et le fait savoir. Ilich Ramirez Sanchez, alias Carlos, a cueilli à froid lundi la cour d'appel qui doit le rejuger pour quatre attentats mortels commis en France il y a trente ans. Cette figure du terrorisme international a annoncé avoir interdit ses avocats de procès pour protester contre le manque de soutien des autorités vénézuéliennes.

Du coup, ni Me Isabelle Coutant-Peyre, avec laquelle Carlos a noué une union religieuse sans valeur légale, ni Me Francis Vuillemin, ni les avocats étrangers qu'il souhaite voir plaider en sa faveur, ne se sont effectivement présentés devant la cour. Trois avocats ont été commis d'office dans l'après-midi.

Condamné à deux reprises en France à la réclusion à perpétuité, la première fois pour meurtre en 1997, la seconde fois en décembre 2011 pour quatre attentats, Carlos n'a jamais fait de mystère de son espoir d'être un jour transféré au Venezuela pour purger sa peine.

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© Max PPP

Des frais d'avocats. Natif de Caracas, la capitale du pays, Carlos accuse son gouvernement de "sabotage" parce qu'il refuserait de prendre en charge certains frais liés à la présence, au cours des sept semaines d'audience, d'une quinzaine d'avocats étrangers : libanais, italien, suisse, turc, "sans même parler des honoraires", déplore l'un de ses avocats français, Me Francis Vuillemin.

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Le Venezuela lui refuse un passeport. Les proches du terroriste s'insurgent également contre l'attitude de l'ambassadeur du Venezuela en France. Celui-ci "a cessé toute visite depuis deux mois" au détenu, lui refuse depuis plusieurs années un passeport et n'a pas accepté de l'inscrire sur les listes électorales de son pays.

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© Reuters

Chavez : "un digne héritier". Le procès de fin 2011 à Paris avait également été marqué par des tensions sur le financement de la défense de Carlos. Le président vénézuélien de l'époque, Hugo Chavez, mort le 5 mars 2012, avait publiquement souhaité que son gouvernement veille au respect des droits d'Illich Ramirez Sanchez. Le "Comandante" ne s'était d'ailleurs jamais caché de l'amitié qu'il portait au terroriste. Fin 2011 encore, il qualifiait Ilich Ramirez Sanchez de "digne héritier des plus grandes luttes" pour les peuples. Son successeur, Nicolas Maduro, élu en avril, est nettement plus frileux sur ce dossier.

Emprisonné en France depuis 1994, Carlos, par l'intermédiaire de son avocat, explique ce blocage actuel par le fait qu'un "groupe de hauts fonctionnaires, au Venezuela et en France, ont une peur panique de le voir revenir un jour dans son pays et font en sorte qu'il ne reçoive pas l'appui du gouvernement vénézuélien".

Sa femme demande à rencontrer Maduro. Sa femme, l'avocate Isabelle Coutant-Peyre s'est rendue cette semaine au Venezuela pour tenter de faire bouger les choses. Lors d'une conférence de presse avec le frère de Carlos, Vladimir Ramirez, elle a dénoncé "le manque totale d'appui" du gouvernement pour le défendre et a réclamé une entrevue avec l'actuel président, Nicolas Maduro :

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Carlos écrit à Maduro. Au mois d'avril dernier, le terroriste avait pris sa plus belle plume pour donner quelques conseils au nouveau président vénézuélien. Dans ce courrier, le terroriste l'avertissait qu'il y avait "un plan ennemi" pour que Caracas rétablisse ses relations diplomatiques avec Israël. Il attribuait cela "aux agents trotskistes" français, raconte El Nacional. Cette lettre, remise par sa défense et dévoilée par l'agence espagnole EFE, a été un moyen, à quelques semaines du procès, de médiatiser son cas.

"Je compte sur votre intervention immédiate et celle du camarade, Elias Jaua (le vice-président du Venezuela, ndlr)", concluait la missive.