"Nous sommes très heureux d'être enfin libres et de pouvoir retourner dans nos familles". Les trois Français détenus au Yémen durant plus de cinq mois ont été libérés dimanche. Les deux femmes et l’homme, membres de l'ONG Triangle Génération Humanitaire, ont été libérés dans la nuit de dimanche à lundi. Ils sont en train de rejoindre la France à bord d'un avion spécial français après une escale à Mascate, dans le sultanat d'Oman.
Les trois Français semblent en bonne santé. "Ils sont en bonne santé et vont rentrer en France. Nous remercions le sultan Qabous d'Oman pour ses efforts", a déclaré aux journalistes l'ambassadrice de France à Oman, Malika Berak, qui les a accueillis.
"Très heureux d'être enfin libres"
L'homme du groupe a lu, au nom des trois ex-otages, un bref communiqué remerciant également les autorités omanaises et affirmant qu'ils étaient tous trois "très heureux d'être enfin libres et de pouvoir retourner dans nos familles".
"C'est un grand soulagement, c'est dingue, c'est très fort", a déclaré dans la nuit de dimanche à lundi le co-directeur de l'ONG française Triangle Génération Humanitaire. Pierre Verbruggen a assuré que les membre de l'organisation se sentent "libérés (eux) aussi". "On a vécu dans cette attente, dans cette angoisse. Apparemment ils sont en bonne santé, c'est un autre soulagement. On va aller boire le champagne", a-t-il assuré.
Ils avaient été enlevés fin mai
Les trois humanitaires, qui travaillaient au développement agricole de la région, avaient été portés disparus le 28 mai dernier à Seyoun, dans la province du Hadramout. Après la disparition de ses trois employés, l'ONG avait suspendu ses programmes au Yémen. Fin juillet, des sources tribales avaient affirmé que les humanitaires étaient aux mains d'éléments d'Al-Qaïda qui demandait une rançon de 12 millions de dollars. Une vidéo, mise en ligne le 11 septembre par un site d'information yéménite, montrait les trois humanitaires vivants. Dans le film, ils se disaient "otages depuis 102 jours".
C'était le premier signe de vie depuis leur disparition :
Le ministre de la Défense Gérard Longuet avait indiqué fin octobre que les demandes des ravisseurs étaient "assez confuses". Le groupe à l'origine de l'enlèvement n'a d'ailleurs jamais été formellement identifié. Les spécialistes ont même émis un certain nombre de doutes sur le fait qu'il s'agisse d'Al-Qaïda et privilégient un enlèvement crapuleux par une tribu locale.
La piste d'Al-Qaïda émoussée ?
Plusieurs éléments appuient cette théorie : la prise de contact ne s'est ainsi pas faite sur les canaux habituels Al-Qaïda et la vidéo ne mentionne notamment pas la présence française en Afghanistan et ne comporte aucun signe rappelant le groupe terroriste.
Le Yémen est le théâtre de fréquents enlèvements d'étrangers par des tribus. Plus de 200 ressortissants étrangers y ont été enlevés ces 15 dernières années et la grande majorité ont été libérés sains et saufs. Après ces libérations, il reste cinq français retenus en otage dans le monde, l'un ayant été enlevé en Somalie, les quatre autres au Niger.